FONTRAILLES (65) 31.10.2017

Résumé
Observations d'un point puis de trois points lumineux dans le ciel et extinction : observation d'un avion en vol.
Description
Le 31 octobre 2017 à 18h05 trois témoins dans un jardin sont étonnés de voir plein Est un point lumineux. Les témoins s'aperçoivent ensuite de la présence de trois points lumineux de couleur blanche qui semblent être à chaque extrémité d'un objet anthracite. Aucun bruit n'est entendu. Les lumières s'éteignent et l'objet disparaît totalement.
Les témoins ont observé un avion qui se trouvait sur une trajectoire longtemps orientée dans leur direction, ce qui se traduisait par une apparence de quasi-stationnarité dans le ciel. L'avion avançait vers eux, phares allumés, et produisait une vive lueur à la nuit tombante (18H).
Il ne s'agit pas d'un vol régulier, mais d'un vol d’essai d’Airbus. Le lieu d'évolution, l'altitude et la vitesse sont souvent singuliers pour ces vols et ont créé la condition d’étrangeté pour les témoins. L'altitude intermédiaire (4000 m) et le contexte d'essai peut expliquer le vol avec phares allumés, ces derniers sont très visibles à plus de 100 km.
La reconstitution ci-jointe montre la portion de trajectoire de l'avion longtemps orientée vers le lieu d'observation. Cette portion de trajectoire est sur une longueur de plus de 60 km, ce qui correspond à une durée d'environ dix minutes (pour un avion volant à 200 kt soit 360 Km/h). Les heures et durées sont cohérentes avec les indications des témoins, compte tenu de l’imprécision (quelques minutes) des reports de position de l'avion comme des datations des témoins.
On vérifie que la direction d'observation du PAN par les témoins (aux environs de 103° d'Azimut, retrouvée d’après la photographie faite par T1 qui contient des repères sol et la Lune) correspond à celle selon laquelle est vue l'avion.
En début d'observation, l'avion est distant de l'ordre de 100 Km et à la fin de la portion alignée l'avion se situe à environ 40 km. Cela correspond pour un avion évoluant à environ 4000 m d'altitude à une hauteur dans le ciel en progression entre 2 et 5°, ce qui peut être perçu comme une quasi-stationnarité par les témoins. La photo du PAN à côté de la Lune en fin d'observation présente une configuration conforme aux positions respectives de l'avion par rapport à la Lune (La Lune est à 18° de hauteur quand l'avion est à 5°).
L’atténuation de l'intensité du PAN est provoquée par le début de changement de cap de l'avion et la perte de l'alignement optimal des phares. L'extinction finale correspond au changement de cap complet, l'avion étant alors à moins de 30 Km.
Les témoins font part de points lumineux distincts en triangle en fin d'observation. T1 dit " la lumière s'est éteinte progressivement nous laissant voir qu'il s'agissait de trois lumières en triangle". Les témoins ont pu distinguer les phares de l'avion (ici A350/900) puisqu'ils sont espacés de l'ordre de 12,5 m pour les deux sur les ailes et que la capacité de séparation de l’œil normal est de l'ordre de 1/3500 de radian, soit 8,5 m à 30 km, et 6 m à 20 Km (le report de la trajectoire ne permet pas de savoir précisément qu'elle était la distance minimale). Dans cette hypothèse, le troisième feu du triangle serait alors celui du phare situé sur le train avant. En vol d'essai à cette faible altitude et vitesse, il est tout à fait possible que le train soit sorti. Le triangle formé par les 3 phares a pour hauteur 14,5 m et base 12,5m. Lorsque l'avion est à assiette nulle, ce triangle est incliné vers le bas de 18° car le phare avant est plus bas de 4,5 m. Mais l'avion est vu depuis le sol à une hauteur dans le ciel de 5° donc le triangle est vu selon un angle rasant de 13° pour un avion à assiette nulle. Dans ce cas-là, le phare central a une distance apparente de 7 m par rapport aux deux latéraux et peut être distingué. Il est par contre difficile de détecter un phare central plus bas que les autres et donc un triangle et ce encore moins en considérant que l'avion peut avoir une assiette au cabrage qui viendrait ainsi atténuer voire annuler l'angle rasant de vision du triangle depuis le sol.
Un autre phénomène peut expliquer les trois points lumineux. On note qu'ils sont distingués lorsque la lumière initiale alors unique faiblit. Cette lumière est alors celle des phares qui faiblit jusqu’à disparaitre du fait du virage de l'avion. À son altitude de 4000 m, l'avion est encore éclairé directement par le soleil bien que situé à 2° sous l'horizon local (à 18H05). Lors du changement de cap, l’empennage vertical arrière et les deux "winglets" verticaux de bout d'aile ont pu se trouver en position de miroir du soleil alors qu'auparavant l'avion ne présentait aucune surface plane face au soleil. Il se peut aussi que ce soit l'angle de roulis occasionné par ce virage qui mette des portions importantes des dessous des deux ailes et de l'empennage arrière horizontal en situation de miroir.
L'hypothèse de reflet du soleil explique mieux la capacité à distinguer trois points lumineux par la grande séparation (plus de 60 m) entre les points et par la forme d'un triangle. Cette explication a sa vraisemblance, elle ne peut être prouvée ou infirmée. Cet élément d'inconnue n'est pas en mesure d’invalider ni même d’atténuer l’explication avion qui correspond parfaitement en géométrie et heure à la position du PAN observé.
Nous avons trois témoins. Néanmoins le témoignage d'ensemble pêche en consistance sur plusieurs points. Les questionnaires traduisent des possibilités d’influence entre témoins. Il y a des emprunts d'expression et l'utilisation du "nous". Surtout, malgré la demande réitérée du GEIPAN, les témoins n'ont pas été en mesure de fournir les fichiers sources des photographies avec les métadonnées attachées. Il n'a donc pas été permis d'exploiter ces photos pour en particulier retrouver ou analyser précisément:
- les moments de prise de vue et d’observation (élément clef pour approfondir l'hypothèse du reflet du soleil) qui font l'objet de certaines incohérences ou différences entre témoins.
- la position du Pan dans le ciel.
- la structure (ponctuelle ou non) de la lumière.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en A : observation d'avion.