BLAIN (44) 28.03.2016 T1
Résumé
Observation du déplacement silencieux d'une boule lumineuse blanche puis de phénomènes lumineux colorés dans le ciel : probable observation de la foudre globulaire (phase 1 d'observation) et manque d'information (phase 2).
Description
Le 28 mars 2016 une tempête sévit dans la région de Blain (44). Recouché après avoir téléphoné à EDF pour signaler une panne d'électricité, le témoin (T1) observe vers 03h30 une lumière blanche venant de l'extérieur. Par la fenêtre, il voit une boule blanche à 2 m du sol. Il décide de monter à l'étage afin de mieux voir le PAN par un vélux. Rejoint par sa famille, tous observent cette lumière blanche. Le témoin sort ensuite à l'extérieur de son domicile, mais le phénomène a disparu. Aucun bruit particulier n'a été entendu lors du lent déplacement latéral de cette boule blanche. Le témoin reste dehors et observe ensuite sur un coté de sa ferme une lumière couleur bleu vert dans un seul flash à 100 m au-dessus du sol. Cinq minutes plus tard, une autre lumière mais de couleur orange, jaune corail apparaît de l'autre côté de sa ferme dans un seul flash également. Une ombre portée est aperçue par trois témoins (T2, T3, T4) sur la propriété puis les flashs colorés réapparaissent. Les témoins sont apeurés et restent intrigués par ces phénomènes.
L’analyse des témoignages et la recherche d’hypothèses explicatives a conduit à distinguer deux phases dans cette observation. Cette distinction est nécessaire du fait d’une interruption du phénomène suivie d’un changement radical d’aspect du ou des PAN (couleur, taille, nombre). Elle permet d’évaluer les hypothèses au regard de l’ensemble de l’observation (deux phases) ou uniquement de l’une ou l’autre des phases (voir le compte rendu d'enquête).
La phase 1 porte sur l’observation tant que le PAN est vu par les témoins comme une lumière blanche et jusqu’à sa disparition observée. La Phase 2 démarre par l’observation de lumières multiples et de couleurs distinctes jusqu’à la fin.
Au final, une seule hypothèse peut être retenue et uniquement pour la phase 1 : celle de la foudre globulaire. La description du PAN sur cette phase est fortement compatible de la caractérisation des experts (lire la présentation sur les Aspects, Manifestations et classification de la foudre en boule), le contexte tempétueux voire orageux correspond par ailleurs à une condition de production.
La seconde phase est plus longue mais aussi plus confuse dans sa description. Elle peut éventuellement relever d'une association de lumières produites par un orage éloigné et de réverbérations de lumières (au sol mais éloignées) sur la couche nuageuse (véhicule d’intervention, raffinerie de Donges au Sud-Ouest, halo de villes (Nantes/St-Nazaire), …). Même la Lune (~ pleine), normalement cachée par les nuages, aurait pu ponctuellement s’insérer dans le spectacle, via une trouée passagère. Mais l’analyse de compatibilité aux descriptions ou de vraisemblance en lieu et date ne donne à aucune de ces hypothèses une probabilité suffisante pour être retenue.
La consistance (niveau et fiabilité de l’information) est forte dans la première phase du fait que le PAN est proche et de forme bien définie. Dans la seconde phase, les descriptions sont plus imprécises voire parfois contradictoires. L’émotion y est également plus forte. Dans les annales du GEIPAN (près de 4000 cas d’observation) il est fréquent de rencontrer des situations où une première perception d’étrangeté crée chez le témoin une situation compréhensible d’éveil (sur un fond d’émotion qui peut aller jusqu’à de la panique) et qui peut le conduire à associer à cette première étrangeté (et donc l’accroître) d’autres étrangetés ou informations ultérieures qui n’auraient peut-être pas même été perçues (ou qui n’auraient peut-être pas inquiétées) en absence de l’étrangeté initiale. La situation avec plusieurs témoins partageant en temps réel leur émotion, favorise grandement ce phénomène « avalanche » sur l’étrangeté vécue. Il est possible que cela se soit produit ici entre la phase 1 (étrangeté initiale) et la phase 2. La distanciation de T4 (beaucoup moins d’étrangeté vécue) relativise aussi l’étrangeté objective des observations de la seconde phase. La divergence apportée par T4 sur un élément clef (couleurs des lueurs) de T2 et T3 qui pénalise une hypothèse explicative (lueurs d’orage) constitue un autre élément altérant la consistance.
Le but d’un entretien cognitif GEIPAN mené sur place est de créer les conditions permettant au témoin de revenir au plus près de sa perception initiale et de prévenir (ou pour le moins d’en détecter les indices) les facteurs venant altérer cette perception initiale (faux souvenirs, interprétations y compris par effet avalanche dans l’étrangeté perçue, influence entre témoins surtout, comme ici, quand ils ont partagé en temps réel l’émotion et pu échanger ensuite avant l’enquête …). Un entretien cognitif est ainsi un moyen d’augmenter ou pour le moins d’apprécier la consistance (niveau d’information et fiabilité de l’information) d’un (ensemble de) témoignage. La base même de cet entretien cognitif est d’être spécifique et propre à chacun des témoins en isolant de possibles influences actives ou passives des autres témoins. Cela n’a pas été possible ici, les enquêteurs ont perçu une famille trop « soudée ou solidaire » dans l’émotion de cette observation, même 6 mois après, pour oser un surcroît émotionnel en les séparant. Ce faisant, l’entretien mené collectivement a pu amener un surcroît d’informations sans être en mesure de favoriser ou apprécier la consistance d’ensemble.
Au final, nous n’avons pas d’explication pour l’observation en phase 2, mais la consistance sur cette phase est trop faible pour valider un caractère inexpliqué à cette observation.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en :
- B pour la phase 1 : observation probable d’une foudre globulaire.
- C pour la phase 2 : manque d’informations fiables.
L’analyse des témoignages et la recherche d’hypothèses explicatives a conduit à distinguer deux phases dans cette observation. Cette distinction est nécessaire du fait d’une interruption du phénomène suivie d’un changement radical d’aspect du ou des PAN (couleur, taille, nombre). Elle permet d’évaluer les hypothèses au regard de l’ensemble de l’observation (deux phases) ou uniquement de l’une ou l’autre des phases (voir le compte rendu d'enquête).
La phase 1 porte sur l’observation tant que le PAN est vu par les témoins comme une lumière blanche et jusqu’à sa disparition observée. La Phase 2 démarre par l’observation de lumières multiples et de couleurs distinctes jusqu’à la fin.
Au final, une seule hypothèse peut être retenue et uniquement pour la phase 1 : celle de la foudre globulaire. La description du PAN sur cette phase est fortement compatible de la caractérisation des experts (lire la présentation sur les Aspects, Manifestations et classification de la foudre en boule), le contexte tempétueux voire orageux correspond par ailleurs à une condition de production.
La seconde phase est plus longue mais aussi plus confuse dans sa description. Elle peut éventuellement relever d'une association de lumières produites par un orage éloigné et de réverbérations de lumières (au sol mais éloignées) sur la couche nuageuse (véhicule d’intervention, raffinerie de Donges au Sud-Ouest, halo de villes (Nantes/St-Nazaire), …). Même la Lune (~ pleine), normalement cachée par les nuages, aurait pu ponctuellement s’insérer dans le spectacle, via une trouée passagère. Mais l’analyse de compatibilité aux descriptions ou de vraisemblance en lieu et date ne donne à aucune de ces hypothèses une probabilité suffisante pour être retenue.
La consistance (niveau et fiabilité de l’information) est forte dans la première phase du fait que le PAN est proche et de forme bien définie. Dans la seconde phase, les descriptions sont plus imprécises voire parfois contradictoires. L’émotion y est également plus forte. Dans les annales du GEIPAN (près de 4000 cas d’observation) il est fréquent de rencontrer des situations où une première perception d’étrangeté crée chez le témoin une situation compréhensible d’éveil (sur un fond d’émotion qui peut aller jusqu’à de la panique) et qui peut le conduire à associer à cette première étrangeté (et donc l’accroître) d’autres étrangetés ou informations ultérieures qui n’auraient peut-être pas même été perçues (ou qui n’auraient peut-être pas inquiétées) en absence de l’étrangeté initiale. La situation avec plusieurs témoins partageant en temps réel leur émotion, favorise grandement ce phénomène « avalanche » sur l’étrangeté vécue. Il est possible que cela se soit produit ici entre la phase 1 (étrangeté initiale) et la phase 2. La distanciation de T4 (beaucoup moins d’étrangeté vécue) relativise aussi l’étrangeté objective des observations de la seconde phase. La divergence apportée par T4 sur un élément clef (couleurs des lueurs) de T2 et T3 qui pénalise une hypothèse explicative (lueurs d’orage) constitue un autre élément altérant la consistance.
Le but d’un entretien cognitif GEIPAN mené sur place est de créer les conditions permettant au témoin de revenir au plus près de sa perception initiale et de prévenir (ou pour le moins d’en détecter les indices) les facteurs venant altérer cette perception initiale (faux souvenirs, interprétations y compris par effet avalanche dans l’étrangeté perçue, influence entre témoins surtout, comme ici, quand ils ont partagé en temps réel l’émotion et pu échanger ensuite avant l’enquête …). Un entretien cognitif est ainsi un moyen d’augmenter ou pour le moins d’apprécier la consistance (niveau d’information et fiabilité de l’information) d’un (ensemble de) témoignage. La base même de cet entretien cognitif est d’être spécifique et propre à chacun des témoins en isolant de possibles influences actives ou passives des autres témoins. Cela n’a pas été possible ici, les enquêteurs ont perçu une famille trop « soudée ou solidaire » dans l’émotion de cette observation, même 6 mois après, pour oser un surcroît émotionnel en les séparant. Ce faisant, l’entretien mené collectivement a pu amener un surcroît d’informations sans être en mesure de favoriser ou apprécier la consistance d’ensemble.
Au final, nous n’avons pas d’explication pour l’observation en phase 2, mais la consistance sur cette phase est trop faible pour valider un caractère inexpliqué à cette observation.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en :
- B pour la phase 1 : observation probable d’une foudre globulaire.
- C pour la phase 2 : manque d’informations fiables.