PELLERIN (LE) (44) 11.06.1994
Résumé
Observation nocturne par une automobiliste d'un PAN avec des lumières clignotantes multicolores : observation probable d'un modèle réduit aéronautique.
Description
Le GEIPAN continue à publier l’ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l’époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd’hui l’objet d’un réexamen, dans le seul but d’être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l’expérience d’enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d’observation précédemment classé D fait partie d’un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 11 juin 1994 vers 23h45, une automobiliste sur une petite route de campagne, observe la présence sur le côté droit de la route d'un objet qui se déplace parallèlement à elle à très basse altitude. Le témoin décrit un PAN "en forme de citron" avec un "câble" sur le dessus et parsemé de multiples lumières multicolores clignotantes. Le témoin perd le PAN de vue avant de suivre de nouveau ses évolutions. La durée d'observation n'est pas précisée par le témoin qui assiste à sa disparition rapide. Elle cherchera à le revoir, mais en vain. Un seul témoignage sera recueilli.
Ce cas d’observation qui traduit une étrangeté apparente forte (classement initial en D) s’avère être une probable confusion avec un modèle réduit (avion ou hélicoptère), piloté depuis l’aéroclub situé à proximité. Cette conclusion s’appuie sur les éléments suivants (voir le compte rendu d'enquête) :
- la direction d’observation s’est effectuée principalement en direction de la zone de survol autorisée d’un aéroclub situé à proximité ;
- la hauteur sur l’horizon à laquelle le PAN a été observé (très basse) cadre bien avec les limitations d’altitude inhérentes à l’utilisation des modèles réduits ;
- présence de lumières clignotantes, comme pour les feux anti-collisions des aéronefs. Ces lumières possèdent des couleurs qui sont, pour la plupart, conformes à celles utilisées en navigation aérienne ;
- dimensions angulaires très petites, empêchant de distinguer les détails. Ces petites dimensions angulaires, couplées aux conditions d’observation, de nuit et à partir d’un véhicule roulant vitres fermées, n’ont pas permis au témoin d’identifier la forme du modèle réduit comme tel. Ce dernier n’était visible que par les lumières qu’il possédait ;
- d’autre part, le témoin n’a pas pu entendre de bruit, car il roulait vitres fermées pendant l’observation. Par ailleurs, la puissance du bruit émis par le moteur d’un modèle réduit n’est pas la même que celle d’un aéronef « grandeur nature ».
Des étrangetés résiduelles ont pu trouver une explication satisfaisante au regard de l’hypothèse retenue :
- le « câble » observé par le témoin pourrait faire partie de la structure du modèle réduit (par exemple dérive ou queue de l’appareil) fortement éclairée par les lumières ;
- le « dédoublement » du PAN est causé par une brève orientation différente du modèle par rapport au témoin, laissant apparaître plus clairement une partie constitutive, probablement le fuselage, moins éclairée que le reste. Il a peut-être aussi été brièvement masqué par un élément de la végétation (branche…) ;
- les trajectoires du PAN, que le témoin décrit comme « avançant à la même vitesse » que lui et contournant des obstacles. De nuit et en l’absence de repères bien définis, il est impossible d’affirmer avec certitude quelle trajectoire le PAN emprunte. Outre le fait que l’illusion de la « boule suiveuse » donnera l’impression au témoin que le PAN se déplace « de concert » avec son véhicule, une variation de luminosité ou de vitesse propre du modèle pourra lui donner l’impression d’un éloignement ou d’un changement de trajectoire « en profondeur », alors que rien finalement ne le démontre. D’autre part, le témoin ne dispose d’aucun élément tangible lui permettant d’évaluer la distance à laquelle le PAN se trouve. Il peut tout aussi bien se trouver relativement proche comme plus lointain. En conséquence, associer sa trajectoire et ses variations au paysage proche n’a pas de sens. Les trajectoires en « angle droit » ou « perpendiculaires » ne sont guère étonnantes pour des modèles réduits, qui sont capables d’effectuer des acrobaties en tous sens de manière rapide et sur un très faible rayon d’action.
- la disparition du PAN s’est probablement effectuée d’un coup, le PAN se trouvant masqué par la végétation importante présente aux abords du site de l’aéroclub. La disparition soudaine et instantanée d’un objet lumineux, observé de nuit, peut donner l’impression d’un « départ fulgurant ».
On pourra s’étonner de l’utilisation d’un modèle réduit de nuit, mais il faut se rappeler que nous sommes en 1994 et que la réglementation en matière d’utilisation nocturne de ces engins n’était pas aussi restrictive qu’aujourd’hui avec l’arrivée massive sur le marché des drones. Par ailleurs, cette pratique de nuit a pu rester suffisamment rare et être inconnue des gendarmes ou bien ces derniers ont rejeté l’hypothèse comme non compatible d’aspect.
La consistance est moyenne avec un témoin unique, pas de photo ni de vidéo. Le témoignage est imprécis en particulier en ce qui concerne les données angulaires (positions comme tailles), mais l’enquête de la Gendarmerie (photographies sur place) a pu restituer assez précisément les positions. Au final, la consistance est suffisante pour supporter l’hypothèse malgré ses incertitudes résiduelles.
Nota : d’autres hypothèses ont été explorées et rejetées : avion, mât d’un bateau sur la Loire.
En conséquence, le GEIPAN classe le cas en B : observation probable d’un modèle réduit aéronautique.
Ce cas d’observation précédemment classé D fait partie d’un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 11 juin 1994 vers 23h45, une automobiliste sur une petite route de campagne, observe la présence sur le côté droit de la route d'un objet qui se déplace parallèlement à elle à très basse altitude. Le témoin décrit un PAN "en forme de citron" avec un "câble" sur le dessus et parsemé de multiples lumières multicolores clignotantes. Le témoin perd le PAN de vue avant de suivre de nouveau ses évolutions. La durée d'observation n'est pas précisée par le témoin qui assiste à sa disparition rapide. Elle cherchera à le revoir, mais en vain. Un seul témoignage sera recueilli.
Ce cas d’observation qui traduit une étrangeté apparente forte (classement initial en D) s’avère être une probable confusion avec un modèle réduit (avion ou hélicoptère), piloté depuis l’aéroclub situé à proximité. Cette conclusion s’appuie sur les éléments suivants (voir le compte rendu d'enquête) :
- la direction d’observation s’est effectuée principalement en direction de la zone de survol autorisée d’un aéroclub situé à proximité ;
- la hauteur sur l’horizon à laquelle le PAN a été observé (très basse) cadre bien avec les limitations d’altitude inhérentes à l’utilisation des modèles réduits ;
- présence de lumières clignotantes, comme pour les feux anti-collisions des aéronefs. Ces lumières possèdent des couleurs qui sont, pour la plupart, conformes à celles utilisées en navigation aérienne ;
- dimensions angulaires très petites, empêchant de distinguer les détails. Ces petites dimensions angulaires, couplées aux conditions d’observation, de nuit et à partir d’un véhicule roulant vitres fermées, n’ont pas permis au témoin d’identifier la forme du modèle réduit comme tel. Ce dernier n’était visible que par les lumières qu’il possédait ;
- d’autre part, le témoin n’a pas pu entendre de bruit, car il roulait vitres fermées pendant l’observation. Par ailleurs, la puissance du bruit émis par le moteur d’un modèle réduit n’est pas la même que celle d’un aéronef « grandeur nature ».
Des étrangetés résiduelles ont pu trouver une explication satisfaisante au regard de l’hypothèse retenue :
- le « câble » observé par le témoin pourrait faire partie de la structure du modèle réduit (par exemple dérive ou queue de l’appareil) fortement éclairée par les lumières ;
- le « dédoublement » du PAN est causé par une brève orientation différente du modèle par rapport au témoin, laissant apparaître plus clairement une partie constitutive, probablement le fuselage, moins éclairée que le reste. Il a peut-être aussi été brièvement masqué par un élément de la végétation (branche…) ;
- les trajectoires du PAN, que le témoin décrit comme « avançant à la même vitesse » que lui et contournant des obstacles. De nuit et en l’absence de repères bien définis, il est impossible d’affirmer avec certitude quelle trajectoire le PAN emprunte. Outre le fait que l’illusion de la « boule suiveuse » donnera l’impression au témoin que le PAN se déplace « de concert » avec son véhicule, une variation de luminosité ou de vitesse propre du modèle pourra lui donner l’impression d’un éloignement ou d’un changement de trajectoire « en profondeur », alors que rien finalement ne le démontre. D’autre part, le témoin ne dispose d’aucun élément tangible lui permettant d’évaluer la distance à laquelle le PAN se trouve. Il peut tout aussi bien se trouver relativement proche comme plus lointain. En conséquence, associer sa trajectoire et ses variations au paysage proche n’a pas de sens. Les trajectoires en « angle droit » ou « perpendiculaires » ne sont guère étonnantes pour des modèles réduits, qui sont capables d’effectuer des acrobaties en tous sens de manière rapide et sur un très faible rayon d’action.
- la disparition du PAN s’est probablement effectuée d’un coup, le PAN se trouvant masqué par la végétation importante présente aux abords du site de l’aéroclub. La disparition soudaine et instantanée d’un objet lumineux, observé de nuit, peut donner l’impression d’un « départ fulgurant ».
On pourra s’étonner de l’utilisation d’un modèle réduit de nuit, mais il faut se rappeler que nous sommes en 1994 et que la réglementation en matière d’utilisation nocturne de ces engins n’était pas aussi restrictive qu’aujourd’hui avec l’arrivée massive sur le marché des drones. Par ailleurs, cette pratique de nuit a pu rester suffisamment rare et être inconnue des gendarmes ou bien ces derniers ont rejeté l’hypothèse comme non compatible d’aspect.
La consistance est moyenne avec un témoin unique, pas de photo ni de vidéo. Le témoignage est imprécis en particulier en ce qui concerne les données angulaires (positions comme tailles), mais l’enquête de la Gendarmerie (photographies sur place) a pu restituer assez précisément les positions. Au final, la consistance est suffisante pour supporter l’hypothèse malgré ses incertitudes résiduelles.
Nota : d’autres hypothèses ont été explorées et rejetées : avion, mât d’un bateau sur la Loire.
En conséquence, le GEIPAN classe le cas en B : observation probable d’un modèle réduit aéronautique.