SAINT-SULPICE-DE-ROYAN (17) 25.02.1985

Résumé
Chute d'un objet précédée par un sifflement : chute d'une partie d'un engin de guerre allemand (engin terre terre "lanceur de brouillard") qui s'est spontanément mis à feu.
Description
Le 25 février 1985, deux agriculteurs sont occupés chacun sur une de leurs parcelles lorsqu'un objet tombe dans le champ à moins de 50 m de l’un d'eux, rebondissant plusieurs fois avant de s'immobiliser. L'objet est brûlant et ne peut être touché avant une heure. C'est un cylindre d'environ 50 cm de longueur et d'une quinzaine de cm de diamètre.
Les premières investigations menées par la base aérienne de Rochefort ne permet pas d'identifier l'objet qui ne correspond à aucun type de missile français ou étranger. Par ailleurs aucune radioactivité n'est détectée sur l'objet récupéré.
Le GEPAN de son côté mène une recherche mais aucune activité militaire ne peut expliquer la chute d’une tel objet.
La recherche s'oriente alors sur les objets spatiaux susceptibles d'être rentrés dans l'atmosphère ce jour là. Les réponses de la NASA et du NORAD indiquent qu'un morceau de l'étage propulseur du satellite COSMOS 1629 lancé le 21 février référencé 15.575 est probablement rentré aux alentours du 25. Cette information conduit le GEPAN à la conclusion provisoire de la rentrée atmosphérique d'un morceau de propulseur du 4éme étage du lancement de COSMOS 1629. L'objet est cependant remis au GEPAN par la base aérienne en vue d'une analyse approfondie ultérieure.
Ces expertises approfondies sont lancées plus tard et réalisées par le Centre de Recherches et d'Etudes d'Arcueil, qui mettent en évidence des indications et marquages prouvant que l'objet est d'origine allemande et porte les marques du troisième Reich. La première conclusion du GEPAN est donc abandonnée au profit de l'hypothèse d'un élément propulsif d'origine inconnue abandonné depuis la dernière guerre et qui s'est spontanément mis à feu. Des expertises complémentaires ont permis d'une part d'identifier l'engin comme étant la partie arrière d'un engin terre – terre "lanceur de brouillard" et d'autre part de montrer que le point de départ de cet engin, dont la mise à feu a pu se produire par effet thermique ou à la suite d'un léger choc, peut être estimé entre 3300 et 3600 mètres au Nord Ouest de l'impact ce qui correspond d'ailleurs à une zone de marais ou l'armée allemande à la fin de la seconde guerre mondiale a immergé de nombreuses munitions alors qu'elle se trouvait encerclée dans la poche de Royan.
Cette enquête, qui s'est étalée sur près de 5 ans, est un modèle du genre par son évolution et ses rebondissements successifs.