Le témoin principal (T1) se trouve dans sa maison située à Le Conquet (29) le 22 mai 2016 lorsqu'il a son attention attirée par son épouse (T2) vers 23h au sujet de la présence dans le ciel d'une "étoile qui semble bouger légèrement". Muni d'un appareil photo avec téléobjectif, il prend deux photographies avant que le PAN ne soit masqué par le pignon de la maison du voisin. A l'oeil nu, le PAN a une apparence ponctuelle, de couleur blanc-jaune pâle et se déplace lentement ; sur les photographies, il présente un aspect de "cylindre" et erratique. T1, en visionnant ultérieurement les photographies sur son ordinateur, constate la présence de 4 autres formes identiques, cependant moins "éclairées".

La consistance* du cas est bonne, malgré qu'un seul des témoins ait rapporté son observation au GEIPAN, grâce à la présence des deux photographies qui ont pu être analysées.
*Selon les critères du GEIPAN, la consistance est la quantité d'informations considérées comme fiables et objectivées, recueillies pour un témoignage.
L'hypothèse étudiée est celle de l'observation de Mars pour le PAN principal et d'étoiles pour les 4 autres. Cette hypothèse a pu être validée par les éléments suivants :
- la forme du PAN, ponctuelle à l'oeil nu, est conforme à l'apparence de Mars. Les formes erratiques et en cylindre remarquées a posteriori par T1 sur les images ne sont que des artefacts photographiques causés par la combinaison du temps de pose (0.625s) et d'un bougé de T1. Sa couleur, perçue comme "jaune très pâle" la différencie d'une étoile. La trajectoire n'est qu'une déduction de T1 d'après la forme en « zigzag » du PAN principal sur l'une des photographies qui est causée par le bougé de la caméra de T1 pendant l'exposition.
- la couleur changeante (« rouge vert » selon T1) d'un autre des PAN correspond au scintillement caractéristique d'une étoile, située très basse sur l'horizon.
L'outil planisphère du logiciel d'analyse d'image du GEIPAN - IPACO - a permis de superposer l'une des photographies de T1 avec la carte du ciel et de montrer une très bonne concordance entre les positions de Mars pour le PAN principal et des étoiles de la constellation du Scorpion pour les autres PAN (voir annexes 1 à 3) :
- l'étoile Dschubba (Delta Scorpii) pour le PAN le plus bas et scintillant « rouge vert »
- l'étoile Acrab (Beta Scorpii) pour un autre PAN situé en haut à gauche
- les deux étoiles doubles optique Jabhat Acrabi I et II (Omega Scorpii) pour les deux PAN les moins lumineux, en-dessous d'Acrab.
On relèvera après exploitations des photographies que les azimuts ont été mal estimés, avec une différence de plus de 45° par rapport à Mars, vraisemblablement en raison d'une désorientation du témoin T1 durant cette observation nocturne.
L'élévation a également été surestimée, 45° selon T1 pour une élévation réelle de moins de 8° pour Mars. La prise de photographies au téléobjectif, avec un fort zoom, est trompeuse et a amené l'observateur à surestimer les élévations.
- Mars était bien visible au moment de l'observation et des prises de vue.
- la vitesse, très lente, est symptomatique de la dérive réelle de cette planète qui est accentuée par la rotation Terrestre.
Le GEIPAN classe ce cas en "A" : observation de la planète Mars pour le PAN principal et d'étoiles pour les autres.