SAINT-PIERRE (974) 22.10.1981

Summary
Observations d'un phénomène lumineux ressemblant à un tube néon et stationnaire en direction du soleil levant : manque d'information.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé SAINT-PIERRE (974) 1981 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte-rendu d'enquête).
Le 22 octobre 1981 à 8h30 un automobiliste et son passager sont intrigués par un phénomène lumineux blanc, stationnaire à basse altitude qu'ils ne s'expliquent pas. Le PAN en forme de trait avec une forme ronde dessous (T1) ou de rectangle (T2) se situe en direction du soleil levant. Le conducteur arrête son véhicule. Il pense ensuite à sortir le théodolite situé à l'arrière du véhicule pour observer le PAN de plus près mais les deux témoins se trouvent comme "paralysés" dans la voiture. L'observation de ce "tube de néon" d'après les deux témoins dure 5 minutes environ avant que le PAN ne disparaisse progressivement d'après T1 ou quasi-instantanément selon T2. Malgré un article paru dans la presse locale, aucun autre témoignage ne sera recueilli.
Les témoins ont pu observer une trainée de condensation d’avion dans des conditions atmosphériques propices avec le soleil assez bas derrière l’avion et éclairant la trainée. Cette trainée est d’un type particulier avec lambeaux, ici avec un seul lambeau :
- le processus de formation de trainée d’avion et de persistance de cette trainée mettent en jeu plusieurs facteurs atmosphériques (dont pression, humidité) qui peuvent varier le long de la trajectoire d’un avion y compris sans changer d’altitude ;
- si tout le long du déplacement, le processus permet la formation et une grande persistance, la trainée sera longue et continue derrière l’avion, soumise au seul effet du vent qui peut l’élargir et disperser ou la tordre ;
- si tout le long du déplacement, le processus permet la formation mais avec une faible persistance, la trainée sera courte et donnera l’impression de suivre l’avion ;br> - si les processus de formation et persistance varient le long de la trajectoire, la trainée peut être en lambeaux voire limitée à un seul bout, fixe, persistant comme c’est probablement le cas ici. Le site Contrail Science donne des exemples avec photographies.
La forme ronde et moins lumineuse observée sous le trait par T1 est en absence d’indication angulaire compatible d’une dispersion et d’un élargissement local de la trainée. Il n’est pas précisé non plus si la forme ronde est accolée au trait ou éloignée. Il peut aussi s’agir d’une nébulosité éloignée du trait dont la forme particulièrement ronde conduit T1 à l’associer à l’étrangeté du trait alors qu’il n’aurait rien remarqué sans l’étrangeté première. Cette forme est perçue par T1 comme plus difficile à distinguer que le trait, il se peut que T2 (qui ne l’a pas vu) n’ait pas la même capacité visuelle ou d’attention que T1, ou n’ait pas associé une nébulosité à l’étrangeté première.
La disparition de la trainée telle que perçue par T2 paraît trop rapide. Mais l’hypothèse d’une capacité visuelle ou d’attention moindre de T2 peut aussi expliquer qu’il n’ait vu que le début de la diminution d’intensité lumineuse, alors que T1 a pu suivre le phénomène qui « s’est estompé petit à petit ».
La consistance est médiocre en information comme en fiabilité :
- la description manque de précision, notamment en terme de position angulaire dans le ciel, de taille angulaire, de position respective des deux formes vues par T1.
- il y a deux témoins (non indépendant) dont les récits se consolident sur certains points et sont discordants pour d’autres. Les écarts de récit n’ont donné lieu à aucune demande de précision pour mieux quantifier le degré de discordance au-delà des mots.
Le manque d’information et certaines discordances conduisent à faire des hypothèses complémentaires pour expliquer l’observation par une trainée. De fait, l’hypothèse « trainée avion » perd en probabilité mais reste plausible. Au final la consistance s'avère trop marginale pour valider une telle explication. Ces deux facteurs, existence d’une hypothèse plausible mais manque de consistance pour la soutenir, s’opposent au maintien en catégorie PAN inexpliqué.
En conséquence le GEIPAN conclut : manque d’information fiable.