SAINT-DIZIER (52) 20.08.1978
Summary
Observations par plusieurs témoins des évolutions silencieuses d'un phénomène lumineux dans le ciel nocturne : manque d'information.
Description
Le GEIPAN continue à publier l’ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l’époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd’hui l’objet d’un réexamen, dans le seul but d’être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l’expérience d’enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d’observation précédemment classé D fait partie d’un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 20 août 1978 à partir de 22h50 l'attention d'un militaire est attirée par la présence dans le ciel de trois lumières de la grosseur d'une balle de ping-pong. Ces lumières se déplacent d'Est en Ouest en changeant de position les unes par rapport aux autres et leur couleur vire à l'orange. Le témoin, au premier étage d'un bâtiment appelle un autre militaire qui ne constate qu’un seul point. Ces deux témoins sortent sur le parking avions et seront rejoints par 3 autres militaires. Tous observent les évolutions silencieuses (déplacements, arrêts, zigzags, recul) d'un point lumineux à vitesse irrégulière dans le ciel. Le PAN disparaît en direction du Nord en perdant de l'intensité lumineuse.
Une hypothèse est explorée : l’observation d’un faisceau lumineux, de type festif ou similaire, créant un spot lumineux sur l’écran formé par les nuages (voir le compte rendu d'enquête).
La description du PAN évoque en effet ce type de méprise : trois lumières colorées réunies ensuite en une seule, déplacements erratiques en zigzag, phase d’immobilité, diamètre apparent non nul, etc...
L’observation a lieu un dimanche soir en plein mois d’août, ce qui pourrait indiquer une origine festive à cet éventuel faisceau lumineux dont l’origine peut se trouver sur 10 ou 20 km à la ronde. La présence probable de nuages dans le ciel va dans le sens de l’hypothèse.
Les premiers skytracers ont commencé à être utilisés dans les années 1970, mais l’usage était encore rare, ce qui de facto tend à limiter la probabilité de l’hypothèse. Le fait qu’on ne trouve, 40 ans après, aucune trace de discothèque ayant pu utiliser un tel équipement est par contre neutre (ne peut ni infirmer, ni confirmer).
Un autre paramètre vient plus nettement en opposition, la luminosité est décrite par les témoins comme supérieure à celle d’une étoile, alors que le processus de réflexion sur les nuages crée un halo d’intensité plus faible.
Le PAN n’est assurément pas ponctuel, puisque qu’il est décrit « gros comme une balle de ping-pong) », ce qui serait là compatible d’un sky tracer. L’hypothèse d’un skytracer supposerait une autre hypothèse, celle d’une confusion et agrégation de facteurs luminosité et taille, faite par les témoins pour traduire qu’il s’agissait d’une masse lumineuse plus importante que celle d’une étoile. C’est une assimilation possible pour un témoin isolé, mais plus difficilement pour tous les témoins. On note toutefois qu’il y a une composante évidente d’échanges et d'influence (volontaire ou involontaire) entre les témoins. En effet, l’expression « gros comme une balle de ping-pong » est utilisée à l’identique par tous. Un témoin isolé peut éventuellement utiliser cette comparaison en l’associant, pour exprimer une taille angulaire, à sa distance propre de représentation de cette balle (mais sans dire cette distance ce qui rend la comparaison inexploitable). Un autre témoin (a fortiori 4 autres) de la même observation ne peut pas faire ces mêmes choix et cheminements mentaux de manière isolée. On peut donc faire l’hypothèse que l’influence dans les comparaisons a agi dans d’autres domaines comme celui de la luminosité. Mais, rien ne permet de le confirmer.
Ce complément d’hypothèse (confusion agrégation des facteurs taille et luminosité pour traduire une masse lumineuse) est possible mais en absence de précédent avéré dans les enregistrements GEIPAN reste spéculatif et réduit la probabilité d’ensemble de l’hypothèse Skytracer.
On n’a pas d’explication suffisamment probable.
La consistance est médiocre :
En terme de niveau d’information :
- T1 est le seul à avoir vu la phase étrange à plusieurs PAN qui élimine une hypothèse aéronef ;
- la phase d’évolution à PAN unique est décrite de manière cohérente par les témoins, mais la complexité du mouvement aurait nécessité des précisions (en particulier rapidité et envergure du zig-zag) ;
- on ne dispose pas de l’élévation du PAN en début et fin d’observation, ni de la taille angulaire (la réponse « balle de ping-pong » est inexploitable sans précision du témoin).
En termes de fiabilité :
- il est manifeste qu’il y a eu échanges et influence (au moins sur le choix des comparaisons comme « ping-pong ») entre les témoins. Cela met un doute sur la fiabilité. Par ailleurs, on est sur une base militaire, le témoin principal (sergent engagé) a autorité (formelle ou non) sur les autres (conscrits) qu’il appelle à venir observer l’étrangeté, ou auxquels il la montre. On peut se demander si les autres témoins disposent d’une marge pour exprimer une éventuelle opposition de perception et s’il n’est pas plus « pratique » de coller au récit du sergent lors des dépositions, d’autant que l’échange préalable permet de le faire avec une certaine assurance. Cette conduite pouvant être individuelle comme concertée. On note que T2 et T5 éprouvent le besoin de préciser (hors réponse à question) qu’ils n’auraient rien remarqué si T1 n’avait pas signalé le PAN, cette attitude spontanée est unique dans les enregistrements du GEIPAN alors qu’en présence de plusieurs témoins il est très fréquent qu’un témoin alerte les autres. Par ailleurs, T4 explique qu’il a tardé à témoigner parce qu’il avait « peur d’être pris pour un plaisantin », alors qu’à ce stade il devait savoir que déjà 3 témoins, dont un supérieur, avaient déjà témoigné. Dans ce contexte particulier, ces attitudes peuvent être interprétées comme des manifestations de gêne à témoigner et contribuent aussi à une altération de la perception de fiabilité de l’ensemble.
On ne trouve aucune hypothèse pouvant être retenue. D’un autre coté le niveau de consistance n’est pas suffisant pour supporter le niveau d'étrangeté résultante et conclure en un caractère inexpliqué.
Le cas est classé C, cas non identifiable par manque de données fiables.
Ce cas d’observation précédemment classé D fait partie d’un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 20 août 1978 à partir de 22h50 l'attention d'un militaire est attirée par la présence dans le ciel de trois lumières de la grosseur d'une balle de ping-pong. Ces lumières se déplacent d'Est en Ouest en changeant de position les unes par rapport aux autres et leur couleur vire à l'orange. Le témoin, au premier étage d'un bâtiment appelle un autre militaire qui ne constate qu’un seul point. Ces deux témoins sortent sur le parking avions et seront rejoints par 3 autres militaires. Tous observent les évolutions silencieuses (déplacements, arrêts, zigzags, recul) d'un point lumineux à vitesse irrégulière dans le ciel. Le PAN disparaît en direction du Nord en perdant de l'intensité lumineuse.
Une hypothèse est explorée : l’observation d’un faisceau lumineux, de type festif ou similaire, créant un spot lumineux sur l’écran formé par les nuages (voir le compte rendu d'enquête).
La description du PAN évoque en effet ce type de méprise : trois lumières colorées réunies ensuite en une seule, déplacements erratiques en zigzag, phase d’immobilité, diamètre apparent non nul, etc...
L’observation a lieu un dimanche soir en plein mois d’août, ce qui pourrait indiquer une origine festive à cet éventuel faisceau lumineux dont l’origine peut se trouver sur 10 ou 20 km à la ronde. La présence probable de nuages dans le ciel va dans le sens de l’hypothèse.
Les premiers skytracers ont commencé à être utilisés dans les années 1970, mais l’usage était encore rare, ce qui de facto tend à limiter la probabilité de l’hypothèse. Le fait qu’on ne trouve, 40 ans après, aucune trace de discothèque ayant pu utiliser un tel équipement est par contre neutre (ne peut ni infirmer, ni confirmer).
Un autre paramètre vient plus nettement en opposition, la luminosité est décrite par les témoins comme supérieure à celle d’une étoile, alors que le processus de réflexion sur les nuages crée un halo d’intensité plus faible.
Le PAN n’est assurément pas ponctuel, puisque qu’il est décrit « gros comme une balle de ping-pong) », ce qui serait là compatible d’un sky tracer. L’hypothèse d’un skytracer supposerait une autre hypothèse, celle d’une confusion et agrégation de facteurs luminosité et taille, faite par les témoins pour traduire qu’il s’agissait d’une masse lumineuse plus importante que celle d’une étoile. C’est une assimilation possible pour un témoin isolé, mais plus difficilement pour tous les témoins. On note toutefois qu’il y a une composante évidente d’échanges et d'influence (volontaire ou involontaire) entre les témoins. En effet, l’expression « gros comme une balle de ping-pong » est utilisée à l’identique par tous. Un témoin isolé peut éventuellement utiliser cette comparaison en l’associant, pour exprimer une taille angulaire, à sa distance propre de représentation de cette balle (mais sans dire cette distance ce qui rend la comparaison inexploitable). Un autre témoin (a fortiori 4 autres) de la même observation ne peut pas faire ces mêmes choix et cheminements mentaux de manière isolée. On peut donc faire l’hypothèse que l’influence dans les comparaisons a agi dans d’autres domaines comme celui de la luminosité. Mais, rien ne permet de le confirmer.
Ce complément d’hypothèse (confusion agrégation des facteurs taille et luminosité pour traduire une masse lumineuse) est possible mais en absence de précédent avéré dans les enregistrements GEIPAN reste spéculatif et réduit la probabilité d’ensemble de l’hypothèse Skytracer.
On n’a pas d’explication suffisamment probable.
La consistance est médiocre :
En terme de niveau d’information :
- T1 est le seul à avoir vu la phase étrange à plusieurs PAN qui élimine une hypothèse aéronef ;
- la phase d’évolution à PAN unique est décrite de manière cohérente par les témoins, mais la complexité du mouvement aurait nécessité des précisions (en particulier rapidité et envergure du zig-zag) ;
- on ne dispose pas de l’élévation du PAN en début et fin d’observation, ni de la taille angulaire (la réponse « balle de ping-pong » est inexploitable sans précision du témoin).
En termes de fiabilité :
- il est manifeste qu’il y a eu échanges et influence (au moins sur le choix des comparaisons comme « ping-pong ») entre les témoins. Cela met un doute sur la fiabilité. Par ailleurs, on est sur une base militaire, le témoin principal (sergent engagé) a autorité (formelle ou non) sur les autres (conscrits) qu’il appelle à venir observer l’étrangeté, ou auxquels il la montre. On peut se demander si les autres témoins disposent d’une marge pour exprimer une éventuelle opposition de perception et s’il n’est pas plus « pratique » de coller au récit du sergent lors des dépositions, d’autant que l’échange préalable permet de le faire avec une certaine assurance. Cette conduite pouvant être individuelle comme concertée. On note que T2 et T5 éprouvent le besoin de préciser (hors réponse à question) qu’ils n’auraient rien remarqué si T1 n’avait pas signalé le PAN, cette attitude spontanée est unique dans les enregistrements du GEIPAN alors qu’en présence de plusieurs témoins il est très fréquent qu’un témoin alerte les autres. Par ailleurs, T4 explique qu’il a tardé à témoigner parce qu’il avait « peur d’être pris pour un plaisantin », alors qu’à ce stade il devait savoir que déjà 3 témoins, dont un supérieur, avaient déjà témoigné. Dans ce contexte particulier, ces attitudes peuvent être interprétées comme des manifestations de gêne à témoigner et contribuent aussi à une altération de la perception de fiabilité de l’ensemble.
On ne trouve aucune hypothèse pouvant être retenue. D’un autre coté le niveau de consistance n’est pas suffisant pour supporter le niveau d'étrangeté résultante et conclure en un caractère inexpliqué.
Le cas est classé C, cas non identifiable par manque de données fiables.