SAINTE-FOY-DE-PEYROLIERES (31) 08.07.2018

Résumé
Observation de points lumineux en déplacement silencieux dans le ciel nocturne ; observation de formes géométriques sombres : observation d’un phénomène de nature et d’origine inexpliquées.
Description
Le 8 juillet 2018, à 23h30, à Sainte-Foy-de-Pérollière (31), un témoin contacte le GEIPAN par téléphone, quelques minutes après l'observation très brève d'un PAN. Le témoin n’a pu prendre ni photo,ni vidéo du phénomène. Un autre témoin présent ce soir-là, n’a pas vu le phénomène, car comme l'indique le seul témoignage recueilli, tout s’est passé très vite. Deux mois après l'observation, le témoin a complété un questionnaire technique fournissant une description détaillée de son observation des points lumineux en mouvement dans le ciel nocturne. Le témoin rapporte des variations dans la trajectoire des points lumineux et de l'objet sombre, des déplacements à une « vitesse fulgurante », des modifications de la forme géométrique des points, ainsi que des fluctuations d'intensité lumineuse jusqu'à la disparition du phénomène.
L’ensemble de l’observation n’a duré qu’une vingtaine de secondes. Elle se décline en 5 phases :
La première phase démarre 1mn environ après le passage d'une étoile filante, et dure environ 4 à 5 secondes. 5 à 6 points fortement lumineux apparaissent et descendent sur une faible distance avec un effet de "cascade", puis leur luminosité s'atténue.
La deuxième phase, durant également environ 5 secondes, se caractérise par l'apparition de quatre points lumineux disposés en formation alignée, dans la continuité de l'effet en cascade observé précédemment. Cette formation se déplace lentement vers le bas, se rapprochant progressivement jusqu'à révéler une forme sombre, rectangulaire, sur laquelle les quatre points lumineux sont géométriquement alignés. En fin de phase, le témoin distingue des nuances de couleur orange foncé.
Une troisième phase intervient avec un déplacement qui passe de vertical à horizontal, toujours à une vitesse qui semble réduite puis la forme rectangulaire se transforme progressivement en une forme triangulaire. Enfin, la forme prend de la vitesse.
La phase 4 est perçue par le témoin comme la plus étrange. La forme prend une accélération fulgurante, sans bruit ni trainée. Le témoin la suit des yeux pendant environ 1 à 2 secondes.
Lors de la dernière phase, la forme est redevenue rectangulaire (comme en phase 2) avec une vitesse lente et s'est estompée dans la nuit jusqu'à disparaitre.
Un seul témoignage très détaillé a été recueilli pour ce PAN. Sa consistance* est jugée bonne malgré le manque de photo ou de vidéo du PAN. L'enquête de terrain a permis de procéder à une reconstitution, et l'entretien cognitif avec le témoin a renforcé la compréhension du phénomène par l'enquêteur. Bien que cet entretien soit intervenu après un certain délai par rapport à l'observation, il confirme également la cohérence du témoignage. (Note : selon les critères du GEIPAN, la solidité du témoignage est évaluée en fonction de la quantité et de la fiabilité des informations recueillies.).
Nous disposons de beaucoup d’éléments dans ce témoignage avec une quantité d’informations très précises en ce qui concerne la phase clef (phase 4 décrite par le témoin). Sa durée est très courte : estimée de 1 à 2 secondes par le témoin. L’observation est très chaotique et discontinue : le témoin « bondit », « il fallait aussi que je dépasse un grand arbre, « un laurier sauce », pour continuer à le suivre en visuel, ce que j’ai réussi à faire », « j’ai dû perdre 1 seconde de visuel ». Ce dernier point n’a toutefois pas pu être éclairci de manière certaine, et c’est sans doute le seul élément du témoignage pour lequel nous avons relevé une contradiction (le témoin indiquant par ailleurs n’avoir à aucun moment perdu le PAN de vue).
L’étrangeté ressentie par le témoin est très forte. Les principaux éléments d’étrangeté sont :
- L’absence de bruit
- La perception d’une accélération fulgurante du PAN en phase 4
- La perception de points lumineux pouvant constituer des formes géométriques sombres (alternativement rectangulaire et triangulaire).
Après enquête l’étrangeté de l’observation demeure importante, la consistance du témoignage n’est pas remise en cause.
Cette enquête a été longue et très riche de contenu et d’hypothèses étudiées (voir le compte rendu d'enquête). Le GEIPAN a déroulé sa méthodologie d’enquête la plus complète (à distance et de terrain) avec consultation du comité des experts GEIPAN à deux reprises.
Sept hypothèses ont été étudiées :
1. Passage d’un train de satellites
2. Fragmentation lors d’une rentrée atmosphérique
3. Feux d’artifice
4. Avion
5. Vol en formation de plusieurs avions / vol en escadrille
6. Phénomène de persistance rétinienne suite à une éventuelle observation des fortes lumières éclairant la façade de la maison, avant l’observation
7. Ballet de drones.
L’hypothèse du passage d’avions civils ou militaires volant en escadrille avec les phares allumés est la plus cohérente avec les éléments témoignés. Cependant le GEIPAN estime que deux éléments l’invalident :
1- La distance angulaire parcourue : entre environ 90° et 110° en 4 secondes, ce qui implique une vitesse très importante et donc une certaine proximité, mais aucun bruit n’est perçu, malgré un vent porteur
2- Les traces radars ne montrent pas autant d’avions et leur répartition spatiale (altitude et direction) n’est pas conforme aux indications du témoin.
De plus, de l’avis de l’expert aéronautique du GEIPAN, un vol en escadrille de nuit est jugé improbable et contribue à invalider l’hypothèse de vol en formation de plusieurs avions.
Concernant les restitutions radar, le GEIPAN regrette de n’avoir pas récupéré à temps la restitution radar du trafic aérien issue du Centre National de Opérations Aériennes (CNOA) pour cette enquête. Une demande de restitution a été relancée mais trop tardivement par rapport au délai de sauvegarde des données par le CNOA. Nous avons toutefois pu récupérer auprès du centre de contrôle aérien de Blagnac les données radar autour de Toulouse, mais dans une fourchette temporelle possiblement un peu trop tardive par rapport à l’observation.
En s’appuyant sur l’enquête et sur l’expertise du comité des experts, le GEIPAN classe cette observation en « D » : observation d’un phénomène de nature et d’origine inexpliquées.