SAINT-GATIEN-DES-BOIS (14) 27.11.2011

Résumé
Observations par plusieurs témoins d'un phénomène stationnaire dans le ciel, fortement lumineux et blanc. Aucun bruit entendu : observation probable de tâches d’impact dans le ciel d’un skytracer (projecteur laser).
Description

Les cas inexpliqués peuvent être porteurs d'enjeu potentiel de connaissance scientifique, encore faut-il que le caractère inexpliqué reste validé au cours du temps. Aussi certains cas peuvent être réexaminés. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D  a été réexaminé (voir le compte rendu d'enquête).

Le 27 novembre 2011 à 18h50, une automobiliste et ses enfants sont intrigués par la présence d’un phénomène lumineux stationnaire au-dessus de l’église du village de Saint-Gatien-des-Bois (Calvados en région Basse-Normandie). Un cinquième témoin apportera également son témoignage ultérieurement.

La conclusion de la première enquête avait écarté l’hypothèse d’impact sur des nuages bas de projecteurs type skytracers, ceci sur la base de données météorologiques ne montrant aucune présence de nuages dans la zone d’observation. Or, une nouvelle étude météorologique plus poussée (détaillée en annexe du compte rendu d'enquête) montre que des bancs de nuages bas type stratocumulus étaient très probablement présents.

Il y a lieu désormais de retenir cette hypothèse, appuyée sur les éléments suivants :
- forme des PAN, circulaire,
- nombre, variable car les témoins ne se souviennent plus, mais reste compatible avec l’hypothèse,
- couleur blanche, compatible avec la couleur pouvant être utilisée par les skytracers,
- présence avérée de bancs de stratocumulus à l’emplacement de l’observation,
- luminosité forte générée par le type de rayon utilisé par les skytracers : concentré sur un petit diamètre de 8°, et visibilité accentuée par l’accoutumance à la vision nocturne des témoins,
- visibilité horizontale exceptionnelle qui traduit un air très pur dénué de toute particule fine en suspension et empêchant ainsi que les faisceaux générés par les skytracers soient visibles,
- absence de bruit,
- présence au nord du golf de Saint-Gatien, situé non loin, et connu pour organiser des événements festifs en extérieur pouvant éventuellement utiliser des skytracers. Un prestataire travaillant à l’époque pour le golf proposait des animations utilisant le modèle de skytracer dont les caractéristiques s’avèrent être toutes compatibles avec les caractéristiques des PAN. L’utilisation réelle de skytracers par ce prestataire au moment des faits n’a toutefois pas pu être formellement démontrée, mais des tests de fonctionnement ont pu être réalisés en prévision d’évènements futurs.
- compatibilité d’aspect du PAN avec ce que produirait le modèle supposé de skytracer, situé dans le golf et tirant sur une couche nuageuse à environ 1000 m d’altitude. Cette compatibilité suppose que les observations de T1, T2, T3 et T4 d’une part et de T5 d’autre part correspondent à des directions de tirs dans le ciel du skytracer différentes et donc à des observations non simultanées. Ce qui est parfaitement plausible compte tenu de l’indépendance de ces observations courtes et de l’agilité intrinsèque du skytracer. Chaque partie des témoins ne voit alors qu’une seule de ces visées, la visée Est ou S.E. du skytracer vue par T5 a pu échapper à l’attention de T1/T4 (l’observation a pu être aussi bloquée par les bâtiments à leur droite) tandis que la visée Sud observée par T1/T4 a pu échapper à l’attention première de T5 ou se produire après qu’il ait mis fin à son observation (il détourne aussitôt son regard et prend ses jambes à son cou),
- la date, un dimanche soir, est propice à l’utilisation de tels skytracers dans un cadre festif. La période l’est beaucoup moins, le mois de novembre se prêtant mal à une telle utilisation avec une température extérieure sous abri d’environ 9°. Il est tout à fait possible que le matériel ait été utilisé à des fins de tests avant une prestation ultérieure (Noël ?).


La consistance est bonne du simple fait qu’il y a plusieurs témoins, dont au moins un indépendant des autres (T5), décrivant globalement la même chose. On ne peut que regretter le manque de données angulaires explicitement issues des témoins, ces informations sont déduites uniquement de la reconstitution sur photo faite par le premier enquêteur (a priori sur indications non-consignée des témoins).

La forte compatibilité de l’hypothèse avec l’aspect du PAN et la couverture nuageuse, sa vraisemblance du fait des pratiques et matériels dont la mise en œuvre est attestée sur le lieux et la période, l’absence de tout élément formel pouvant s’y opposer autorisent à retenir l’hypothèse comme probable.
 
Le GEIPAN conclut en B : observation probable de tâches d’impact dans le ciel d’un skytracer.