BLAISY-BAS (21) 02.05.2004

Résumé
Observations deux nuits de suite à l'œil nu puis avec des jumelles et un caméscope de boules jaunes et vertes brillant intensément dans le ciel nocturne et avec des déplacements perçus : probables observations de Vénus.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé DIJON (21) 2004 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 02 mai 2004 vers 23 heures 30 et le 03 mai vers 20 heures 30, un témoin et son fils observent très longuement à l'œil nu puis aux jumelles et ensuite en prenant une vidéo, un phénomène lumineux qui les intrigue. Les témoins décrivent la présence dans le ciel de boules lumineuses de couleur bien plus grosses que les étoiles situées aux alentours. Ces boules semblent s'éloigner puis se rapprocher avant de disparaître rapidement. L'intensité lumineuse est très importante.
La description comporte des caractéristiques typiques d'une observation d'un astre :
- la durée d'observation est longue (> 15 ou 30mn) et le PAN évolue pas ou peu en position dans le ciel.
- le PAN se présente deux soirs de suite et sous un aspect et une position suffisamment identiques pour que le témoin le signale comme un même phénomène. (T1: "Le lendemain soir vers 22 heures 30, j'ai de nouveau filmé ce phénomène").
L'indication du deuxième soir (Lune à l'opposé de la direction) nous fixe la direction d'observation en NO. Or, en NO prédomine une étoile bien plus lumineuse que les autres, VENUS.
- T1 dit "Je me suis mis à la fenêtre et c'est là que j'ai vu dans le ciel une grosse boule lumineuse qui était 10 fois plus grosse qu'une étoile, elle était de couleur verte".
- T2 dit "mon père m'a appelé en me disant viens voir il y a une étoile plus grosse que les autres. J'ai regardé et j'ai vu une grosse étoile jaune et verte ".
Il est clair que, malgré le bulletin météo faisant état de ciel nuageux, les témoins observent dans cette direction du ciel un ensemble d'étoiles puisque que T2 dit " Je tiens à préciser que ce soir-là il y avait plusieurs étoiles mais cette boule était plus grosse que les autres".
Tout ce qui précède est caractéristique d'une méprise avec VENUS qui est effectivement bien plus lumineuse (ou "grosse") que les autres étoiles et surtout peut apparaître selon des couleurs variées et changeantes en raison des effets atmosphériques, lesquels peuvent aussi créer des sensations de mouvement (T2 dit "Ce phénomène faisait également des zigzags de droite à gauche et de haut en bas").
Les éléments d’étrangeté décrits par les témoins se résument dans un premier temps à la vision d'une étoile particulière par son intensité et sa couleur jaune ou verte.
Ensuite, il y a un net surcroît d'étrangeté perçue avec ces autres boules accompagnant la boule principale, cette dernière faisant aussi des mouvements avant arrière (T1: "cette sphère ressemble à une balle de tennis toujours en mouvement se rapprochant rapidement et en s'éloignant toujours aussi rapidement", "des autres boules lumineuses se sont mis en formation au-dessus formant un "V" et descendant rapidement au niveau des lumières du village. Puis, ces boules sont reparties aussi rapidement.").
Ce soir-là, Vénus formait, avec Saturne et Mars d'un coté,et Elnath et Capella de l'autre, un V pointé vers le bas sur Vénus (voir le document de reconstitution). L’ensemble descend effectivement (comme décrit) vers les lumières de la ville, car passe (le premier jour) de l’élévation 10° à 23h30 pour franchir l'horizon vers la droite à 0h40. T2 dit («Puis plus tard il y a eu une boule qui est revenue avec une autre plus petite", cela peut correspondre (voir reconstitution) à Pollux et Castor qui prennent effectivement la place initiale de Vénus. La perception de mouvement avant arrière pour T1, ou pour T2 de "partir et revenir» ou encore de "déplacement rapide vers l'EST" (c'est à dire en rapprochement vers T2 puisqu'il regarde vers le Nord-Ouest) peuvent correspondre à une illusion optique bien connue du GEIPAN : les variations d'intensité d'un PAN, ici causées par la variation d'opacité atmosphérique sont interprétées comme des évolutions en distance du PAN.
On note que ce surcroît d'étrangeté perçue (au-delà de l'aspect initial de l'étoile jaune) démarre par l'observation faite aux jumelles et surtout sur la vidéo. A partir de là, on ne distingue plus très bien ce qui résulte de l’observation à l’œil nul et de l'observation via un appareil. Et c'est probablement ce surcroît d'étrangeté qui a conduit les témoins à témoigner et aussi ce qui a pu conduire le GEIPAN à un classement initial en inexpliqué D. Or, nous savons depuis, par l’expérience acquise, que les étrangetés perçues sur des vidéos, photos ou jumelles, qui ne sont pas un minimum déjà présentes à l’œil nul, sont dans la très grande majorité des cas des artefacts issus de ces appareils, artefacts générateurs de très forte perception d'étrangeté. D'ailleurs, le GEIPAN ne prend plus en compte ces cas de témoignages.
Le GEIPAN ne dispose pas de la vidéo transmise à la gendarmerie pour procéder à une confirmation. Le V expliqué ci-dessus par la configuration astronomique fait 30° d'envergure et correspondrait plutôt à une vision d’œil nu, mais il est possible que le V soit bien plus petit et ait été perçu uniquement sur la vidéo et soit un pur artefact vidéo lié au zoom (maximum ici). Il se peut aussi que le ou les artefacts vidéo aient créé un fort sentiment d'étrangeté amenant ensuite à percevoir étrange à l’œil nu une configuration astronomique qui ne l'était que moyennement au départ (grosse étoile jaune ou verte).
Bien que l'on ne sache pas préciser l'origine exacte du surcroit d'étrangeté entre les deux causes plausibles (configuration astronomique ou artefact appareil), il est manifeste que le point de départ de l'observation est très probablement Vénus et que sans, le recours aux appareils, l'étrangeté en serait restée à cette étoile plus grosse que les autres et de couleur jaune.
En conséquence GEIPAN classe le cas en B: observations probables de Vénus.