RENTREE ATMOSPHERIQUE 5 NOVEMBRE 1990
Il est 20 heures le 05 novembre 1990 lorsque les services de sécurité du CNES sont submergés d'appels en provenance de nombreuses brigades de Gendarmerie signalant un étrange phénomène lumineux ayant traversé une grande partie de la France vers 19 heures.
Durant plus d'une semaine, le SEPRA recevra de nombreux appels de témoins demandant des explications à propos "d'un immense triangle lumineux" qui traversant le ciel. Parmi les témoins J-P. Haigneré, spationaute au CNES confirmera l'étrangeté du phénomène. Au centre de lancement de ballons d'Aire-sur-Adour, les techniciens retarderont un lancement pour observer le phénomène !
Le service du SEPRA est renforcé pour l'occasion, et la recherche d'informations commence auprès des autorités aériennes civiles et militaires, des services de météorologie et de la NASA pour une éventuelle rentrée atmosphérique.
La réponse de la NASA arrive le 08 novembre en indiquant, pour le 05 novembre, la rentrée de l'objet "20925/1990 – 94C / GORIZONT 21 PLATFORM / USSR". Les services d'orbitographie du CNES confirment la trajectoire de cette rentrée qui traversa la France du golfe de Gascogne à l'Alsace. Cette information est fournie aux agences de presse le 09 novembre 1990. A noter qu'un témoin, membre d'un réseau d'observation particulièrement efficace, informait le SEPRA dès le 06 novembre qu'il s'agissait de la rentrée 90/94C et qu'il était passé à 103 km au-dessus du golfe de Gascogne pour sortir dans l'est de la France à 83 km d'altitude.
Le survol d'un nuage de débris d'un 3eme étage de fusée soviétique PROTON se passe à une altitude de 100 à 50 km et à une vitesse décroissante de 7 à 2km/s (25 000 à7 200km/h). Or, un témoin, quel qu'il soit, ne peut pas estimer la distance d'un objet inconnu, a fortiori des points lumineux, de nuit. Cependant, son cerveau estime inconsciemment une distance, à partir de l'intensité lumineuse du phénomène. (voir l'explication sur l’estimation de taille et de distance d'un phénomène inconnu.)
Cet ensemble de débris en fusion, suivi de traînées, s’étire dans l’espace sur plusieurs dizaines de kilomètres selon la forme et la composition des pièces métalliques. Et c’est la puissance lumineuse du phénomène qui l’a fait paraître proche aux témoins.
Cette illusion de proximité est constatée à chaque observation de bolide.
Cette illusion de perception, dite illusion de distance, est bien connue des psychologues de la perception visuelle. Tout comme l'illusion de contour ou illusion de forme : dans ce cas lorsqu'un observateur voit un ensemble de points se déplacer ensemble, son cerveau construit un objet virtuel portant ces points. Voir l'article sur la psychologie de la forme.
. Or, la majorité des témoignages de la rentrée atmosphérique du 05 novembre 1990 relatent l'observation d'un engin sombre, muni de multiples lumières, volant à basse altitude, de l'Ouest-Sud Ouest vers le Est-Nord Est.
Les témoignages sont conformes à l'observation d'un nuage de débris en fusion issus de la fragmentation du 3ième étage de la fusée PROTON rentrant dans l'atmosphère :
- l'heure d'observation et sa durée,
- les multiples points lumineux,
- la direction d'observation: voir la nouvelle simulation de la rentrée atmosphérique du 05.11.1990,
- la taille apparente (des témoins sont surpris de voir que la taille apparente ne varie pas au cours du passage : preuve que l'objet est très lointain).
Le GEIPAN classe ce cas "A" comme observation de la rentrée dans l'atmosphère du 3ième étage d'une fusée PROTON.
Plusieurs témoins, très choqués par leur observation, n’ont pas admis cette explication.