SAINT-REMY-DE-PROVENCE (13) 17.02.1980
Résumé
Observations des évolutions silencieuses de phénomènes lumineux dans le ciel et de traces au sol : phase 1 observation probable d'un aéronef et phase 2 inexploitable car elle dépasse les seules compétences du GEIPAN.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé SAINT-REMY-DE-PROVENCE (13) 17.02.1980 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment et concerne l'observation par trois témoins de phénomènes lumineux (voir le compte-rendu d'enquête).
Le T1, effrayé d'apercevoir une lueur orangée, à travers la vitre dépolie d'un escalier intérieur, fait appel à son fils T2 pour constater son observation. Ce dernier recherche d'abord le PAN au sol en contournant la maison. Le T1 et un T3 regardent par une fenêtre, observent alors dans le ciel en direction du Nord un PAN constitué de deux lumières rouges et d'une lumière blanche clignotante. Ces témoins indique au T2 le PAN dans le ciel. Aucun bruit particulier n'est entendu. Les témoins font ensuite des recherches sur le sol aux alentours de la maison et découvrent des traces au sol qui leur paraissent suspectes. La Gendarmerie prévenue le soir même se rend sur place.
Une première observation a été effectuée par T1 dans de mauvaises conditions, à savoir de nuit, durant quelques secondes et à travers la vitre dépolie d’un fenestron. Peu habitué à observer un phénomène lumineux dans ces circonstances, T1 prend peur face à ce phénomène qu’il ne s’explique pas et génère de manière inconsciente un climat de stress et de fébrilité qu’il transmet aux deux autres témoins.
On note que cette première observation est parfaitement compatible d’un phénomène entièrement au sol, d’ailleurs les témoins pensent à la possibilité de feux de véhicule et font une simulation dans ce sens.
Mais, sous l’impulsion de T1 qui fait le lien avec une lumière observée ensuite dans le ciel, les témoins deviennent certains d’avoir eu affaire à l’atterrissage et au re-décollage devant chez eux d’un PAN, alors que personne n’a vu le PAN initial arriver ou disparaître. Par ailleurs, la lumière dans le ciel peut s’expliquer par un avion en phase d’atterrissage sur l’aéroport d’Avignon-Caumont, non reconnu comme tel par les témoins malgré la présence nette d’un feu anti-collision blanc que T2 juge comme clignotant de façon régulière « comme les feux clignotants des avions ». Les deux lumières rouges ou orange pâles sont probablement les feux d’atterrissage observés depuis l’arrière. L’impression d’un mouvement en zigzag peut être causée par deux facteurs, combinés ou non :
- un facteur physiologique (illusion perceptive) de micro-mobilité oculaire (ou « autocinétique »). Des objets ponctuels lumineux sont perçus avec de petits mouvements aberrants, alors qu’ils ont fixes, ou avec des écarts ou des arrêts brefs alors qu’ils sont régulièrement mobiles ;
- un facteur lié aux conditions d’observation. Sur fond de ciel nocturne, l’aéronef n’est vu que par ses lumières. Les témoins évoquent une seule lumière blanche clignotante, mais il est probable qu’en réalité il y en ait plusieurs, deux voire trois, situées à des endroits différents de l’avion (dérive, ailes, fuselage…) et visibles par intermittence. Cette intermittence est causée soit par le masquage temporaire de l’une d’entre elle par un élément constitutif de l’aéronef, l’angle de visibilité changeant au fur et à mesure, soit par l’alternance rapide de différents types de feux anti-collision. Cette intermittence entre lumières séparées peut créer une impression de zigzag.
Il n’y a donc aucun lien à établir entre la lumière initiale au sol et celle dans le ciel. C’est la frayeur vécue par T1 avec la première lueur et communiquée aux autres qui a conduit les témoins à associer la lueur dans le ciel à l’étrangeté créée par la lumière au sol, alors que la lueur dans le ciel n’aurait probablement pas été remarquée par elle-même.
En conséquence le GEIPAN conclut, s’agissant de la lumière dans le ciel, en B : observation probable d’un aéronef. A l’issue de cette phase d’observation, T2 cherche des traces aux alentours de ce qu’il considère comme étant un atterrissage et note la présence dans un tas de sable situé devant l’habitation et non loin de là où se trouvait le phénomène, selon T1, de deux traces quasiment identiques.
La lueur au sol initiale et les traces au sol sont des observations parfaitement compatibles de phénomène(s) totalement au sol (sans aucune phase aérienne). Par conséquent, la recherche d’explication dépasse les seules compétences du GEIPAN.
En conséquence le GEIPAN conclut, s’agissant de la lumière initiale et des traces au sol, en C: inexploitable car dépasse les seules compétences du GEIPAN. Pour autant, le GEIPAN se permet de formuler une hypothèse pour ces deux phénomènes au sol, sans prétendre tenir là une explication définitive.
Les traces au sol sont très similaires aux empreintes que pourraient laisser dans le sable meuble un seau de maçon (mêmes dimensions, présence de nervures identiques…). Il est donc permis de les relier avec la lumière initiale en élaborant un scénario permettant de rendre compte de l’ensemble.
Ainsi, une personne peu scrupuleuse aurait profité de la nuit et de l’absence de clôture de la propriété pour venir se servir dans le tas de sable à l’aide d’un seau de maçon qu’elle aurait posé dans ce tas, pour plus de facilité à le remplir. Pour ne pas se faire remarquer l’auteur de ce forfait aurait coupé son moteur et ses feux de position le temps de remplir son seau. L’auteur a pu emprunter un deux-roues motorisé pour des raisons d’aisance d’accès dans le jardin, ce qui peut expliquer que la lueur observée (isolée) ne corresponde pas aux simulations faites par les témoins partir d’une voiture et de ses feux de positions.
Mais rien n’indique que la lumière initiale provienne forcement du jardin. L’origine d’une lumière reçue au travers d’un verre dépoli est difficile à établir précisément. Elle peut provenir de plus loin, du dehors de la propriété, les traces au sol n’ayant alors rien à voir avec cette lueur, même si l’hypothèse du seau à l’origine garde toute sa pertinence par ailleurs.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé SAINT-REMY-DE-PROVENCE (13) 17.02.1980 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment et concerne l'observation par trois témoins de phénomènes lumineux (voir le compte-rendu d'enquête).
Le T1, effrayé d'apercevoir une lueur orangée, à travers la vitre dépolie d'un escalier intérieur, fait appel à son fils T2 pour constater son observation. Ce dernier recherche d'abord le PAN au sol en contournant la maison. Le T1 et un T3 regardent par une fenêtre, observent alors dans le ciel en direction du Nord un PAN constitué de deux lumières rouges et d'une lumière blanche clignotante. Ces témoins indique au T2 le PAN dans le ciel. Aucun bruit particulier n'est entendu. Les témoins font ensuite des recherches sur le sol aux alentours de la maison et découvrent des traces au sol qui leur paraissent suspectes. La Gendarmerie prévenue le soir même se rend sur place.
Une première observation a été effectuée par T1 dans de mauvaises conditions, à savoir de nuit, durant quelques secondes et à travers la vitre dépolie d’un fenestron. Peu habitué à observer un phénomène lumineux dans ces circonstances, T1 prend peur face à ce phénomène qu’il ne s’explique pas et génère de manière inconsciente un climat de stress et de fébrilité qu’il transmet aux deux autres témoins.
On note que cette première observation est parfaitement compatible d’un phénomène entièrement au sol, d’ailleurs les témoins pensent à la possibilité de feux de véhicule et font une simulation dans ce sens.
Mais, sous l’impulsion de T1 qui fait le lien avec une lumière observée ensuite dans le ciel, les témoins deviennent certains d’avoir eu affaire à l’atterrissage et au re-décollage devant chez eux d’un PAN, alors que personne n’a vu le PAN initial arriver ou disparaître. Par ailleurs, la lumière dans le ciel peut s’expliquer par un avion en phase d’atterrissage sur l’aéroport d’Avignon-Caumont, non reconnu comme tel par les témoins malgré la présence nette d’un feu anti-collision blanc que T2 juge comme clignotant de façon régulière « comme les feux clignotants des avions ». Les deux lumières rouges ou orange pâles sont probablement les feux d’atterrissage observés depuis l’arrière. L’impression d’un mouvement en zigzag peut être causée par deux facteurs, combinés ou non :
- un facteur physiologique (illusion perceptive) de micro-mobilité oculaire (ou « autocinétique »). Des objets ponctuels lumineux sont perçus avec de petits mouvements aberrants, alors qu’ils ont fixes, ou avec des écarts ou des arrêts brefs alors qu’ils sont régulièrement mobiles ;
- un facteur lié aux conditions d’observation. Sur fond de ciel nocturne, l’aéronef n’est vu que par ses lumières. Les témoins évoquent une seule lumière blanche clignotante, mais il est probable qu’en réalité il y en ait plusieurs, deux voire trois, situées à des endroits différents de l’avion (dérive, ailes, fuselage…) et visibles par intermittence. Cette intermittence est causée soit par le masquage temporaire de l’une d’entre elle par un élément constitutif de l’aéronef, l’angle de visibilité changeant au fur et à mesure, soit par l’alternance rapide de différents types de feux anti-collision. Cette intermittence entre lumières séparées peut créer une impression de zigzag.
Il n’y a donc aucun lien à établir entre la lumière initiale au sol et celle dans le ciel. C’est la frayeur vécue par T1 avec la première lueur et communiquée aux autres qui a conduit les témoins à associer la lueur dans le ciel à l’étrangeté créée par la lumière au sol, alors que la lueur dans le ciel n’aurait probablement pas été remarquée par elle-même.
En conséquence le GEIPAN conclut, s’agissant de la lumière dans le ciel, en B : observation probable d’un aéronef. A l’issue de cette phase d’observation, T2 cherche des traces aux alentours de ce qu’il considère comme étant un atterrissage et note la présence dans un tas de sable situé devant l’habitation et non loin de là où se trouvait le phénomène, selon T1, de deux traces quasiment identiques.
La lueur au sol initiale et les traces au sol sont des observations parfaitement compatibles de phénomène(s) totalement au sol (sans aucune phase aérienne). Par conséquent, la recherche d’explication dépasse les seules compétences du GEIPAN.
En conséquence le GEIPAN conclut, s’agissant de la lumière initiale et des traces au sol, en C: inexploitable car dépasse les seules compétences du GEIPAN. Pour autant, le GEIPAN se permet de formuler une hypothèse pour ces deux phénomènes au sol, sans prétendre tenir là une explication définitive.
Les traces au sol sont très similaires aux empreintes que pourraient laisser dans le sable meuble un seau de maçon (mêmes dimensions, présence de nervures identiques…). Il est donc permis de les relier avec la lumière initiale en élaborant un scénario permettant de rendre compte de l’ensemble.
Ainsi, une personne peu scrupuleuse aurait profité de la nuit et de l’absence de clôture de la propriété pour venir se servir dans le tas de sable à l’aide d’un seau de maçon qu’elle aurait posé dans ce tas, pour plus de facilité à le remplir. Pour ne pas se faire remarquer l’auteur de ce forfait aurait coupé son moteur et ses feux de position le temps de remplir son seau. L’auteur a pu emprunter un deux-roues motorisé pour des raisons d’aisance d’accès dans le jardin, ce qui peut expliquer que la lueur observée (isolée) ne corresponde pas aux simulations faites par les témoins partir d’une voiture et de ses feux de positions.
Mais rien n’indique que la lumière initiale provienne forcement du jardin. L’origine d’une lumière reçue au travers d’un verre dépoli est difficile à établir précisément. Elle peut provenir de plus loin, du dehors de la propriété, les traces au sol n’ayant alors rien à voir avec cette lueur, même si l’hypothèse du seau à l’origine garde toute sa pertinence par ailleurs.