KERVIGNAC (56) 26.01.2023
Le 26 janvier 2023, à environ 21h40, sur la commune de Kervignac (56), un témoin (T1) observe le ciel lorsqu'il perçoit un bruit atypique émanant d'un phénomène aérien non identifié (PAN) qu'il parvient ensuite à visualiser. Celui-ci est décrit comme étant constitué de deux lumières vertes intenses, non clignotantes, se déplaçant à une altitude relativement basse (entre 20 et 30 degrés) et suivant une trajectoire du nord vers l'est-sud-est. L'observation a duré plusieurs minutes. Parallèlement, une collègue (T2), résidant à proximité du lieu d'observation, a corroboré avoir entendu ce bruit particulier, bien qu'elle n'ait pas observé le phénomène car elle est restée à l'intérieur de son domicile.
La consistance* du cas est bonne, puisqu’il y a deux témoins (dont un auditif seulement). L’absence de photographie du PAN est compensée par un témoignage relativement complet et précis. *selon les critères du GEIPAN, la consistance est la quantité d’informations considérées comme fiables, recueillies pour un témoignage.
L'enquête a révélé que le PAN correspondait à un avion militaire de type A400M, ayant récemment décollé de la base aéronavale de Lann-Bihoué et opérant à basse altitude.
Cette conclusion s’appuie sur les éléments suivants :
- Présence avérée sur les traces radar fournies par le Centre National des Opérations Aériennes d’un A400M évoluant selon une trajectoire similaire à celle du PAN, à la même heure, et à basse altitude selon le témoignage.
- Les deux témoins ont entendu un bruit que T1 décrit comme un vrombissement, ce qui est parfaitement compatible avec le son émis par les turbopropulseurs de l’A400M.
- Observation au niveau de la cime des arbres, donc selon un angle d’élévation faible, calculé aux environs de 4° ; Notons une surestimation de l’élévation par le témoin (20 à 30°), assez classique pour une observation de nuit.
- Le témoin pressent qu’il puisse s’agir d’un avion militaire mais la nature des lumières observées et le bruit, forment pour lui l’essentiel de l’étrangeté.
L’absence de feux anticollision (rouges ou blancs) est tout à fait possible pour un avion militaire tel que l’A400M, qui peut les éteindre à volonté en fonction des nécessités du vol (exercice, furtivité…). La furtivité est d’ailleurs renforcée sur cet appareil par sa couleur grise, qui le rend plus difficilement visible de nuit, ce qui explique pourquoi le témoin n’a pu voir que des lumières.
Les seules lumières observées sont vertes, ce qui correspond à des feux de position de l’avion, observé de par son côté droit par le témoin.
Le GEIPAN classe le cas en « A », observation d’un avion militaire de type A400M.