[A27] DE LILLE (59) VERS TOURNAI (BE.WHT) 01.10.2007
Résumé
Observation par un automobiliste de huit lumières blanches groupées quatre par quatre dans un PAN : observation très probable d'un ensemble de spots lumineux d'un ensemble sportif.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D1 et nommé LILLE (59) 01.10.2007 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d'enquête).
Le 1er octobre 2007 à 07h40, un automobiliste sur l'A27, à proximité de la frontière belge observe vers sa droite et au-dessus des champs plats un ensemble de huit lumières blanches groupées quatre par quatre sur ce qui lui semble être "une aile delta". Il continue de rouler, puis se gare sur la bande d'arrêt d'urgence. Le PAN semble alors stationnaire. Le témoin fait une mauvaise manipulation sur son téléphone lorsqu'il veut prendre le PAN en photo. Au bout de quelques secondes le PAN s'incline puis s'éloigne et disparaît. Un seul témoignage sera recueilli.
Le PAN observé par le témoin résulte très probablement de puissants spots montés sur deux pylônes éclairant un stade appartenant au domaine de Luchin, dont l’alignement fortuit et la position au ras d’une ligne d’arbres à fait croire au témoin à un objet unique équipé de lumières en vol stationnaire à basse altitude.
La rénovation du domaine de Luchin ayant été inaugurée environ deux semaines plus tôt, il est probable que des essais d’éclairage aient eu lieu avant que les premiers matchs ou entraînements aient lieu sur le terrain concerné.
Les conditions d’observation médiocre et la forte luminosité dégagée par les spots ont contribué par ailleurs à ce que le témoin ne puisse pas observer la structure des pylônes soutenant ces spots lumineux.
Cette conclusion s’appuie sur les éléments suivants :
- reprise complète de la première enquête du GEIPAN de 2008, qui comportait des erreurs de placement du témoin et de direction d’observation ayant induit des mauvaises estimations d’azimuts et de dimensions du PAN. La présence d’une ligne d’arbres au loin, dans la direction vers laquelle les spots sont visibles a également probablement contribué à cette confusion. Ces données testimoniales erronées sont peut-être causées par le délai entre d’une part l’observation et la première rencontre avec le témoin (4 mois) et entre d’autre part cette rencontre et la rédaction du compte-rendu d’enquête (5 mois) ; délais propices à la création de faux souvenirs ;
- après corrections et vérifications, il s’avère que l’ensemble de l’observation s’est en réalité déroulée sur la droite de l’autoroute, selon un angle d’environ 30° par rapport à la direction de déplacement du témoin. La visibilité étant par ailleurs limitée par portions par des obstacles naturels (végétation), nous avons pu en déduire deux positions probables, une première aux environs du kilomètre 4 (en partant de la frontière belge) où l’observation a débuté, et une seconde, aux environs du kilomètre 3, où le témoin s’est arrêté ;
- les conditions d’observation sont médiocres car il pleuvait au moment de l’observation, la visibilité horizontale était médiocre (environ 3 à 4 km) et nous étions au crépuscule, juste avant le lever du soleil. Ces conditions faisaient que le ciel était probablement encore bien sombre et la visibilité du témoin sur l’autoroute plutôt mauvaise, avec des éléments du paysage lointain pas ou peu visibles ;
- le domaine de Luchin, racheté par le LOSC (club de football lillois) en 2003, était en phase finale de rénovation à l’automne 2007. Les pylônes d’éclairage étaient cependant déjà en place et il est probable que des essais de fonctionnement ou une maintenance aient eu lieu avant que les premiers matchs ou entraînements se déroulent après l’inauguration ;
- à partir du kilomètre 4, la vue est totalement dégagée et survole des champs sans obstacle jusqu’au domaine. Cette visibilité est permanente jusqu’aux environs du kilomètre 3.
- le témoin débute son observation aux environs du kilomètre 4, à partir du moment où la vue est dégagée sur la droite. A cet instant, il se trouve que deux pylônes sont visuellement alignés depuis cet emplacement ;
- la couleur blanche des spots est conforme à celle que donne le témoin ;
- les pylônes du domaine mesurent 25 mètres de haut et soutiennent des spots organisés horizontalement par rangs de 3, 4, 6 ou 8. Les pylônes observés alignés au début de l’observation soutiennent 7 et 3 spots lumineux et leur visibilité depuis la position du témoin se trouve être de gauche à droite respectivement de 4 et 3, soit en nombre et en alignement exactement tel que le témoin a représenté les lumières du PAN sur son croquis ;
- les spots en question se trouvent être visibles juste au-dessus d’une ligne d’arbre, tout comme le PAN l’est ;
- le témoin s’arrête ensuite pour mieux observer, un kilomètre environ plus loin. L’écart entre les pylônes est à cet instant visuellement plus important, mais cela n’interpelle pas le témoin qui ne distingue toujours par les pylônes supportant les spots, toujours probablement à cause de leur forte luminosité empêchant de distinguer des détails et des conditions médiocres d’observation. Le PAN lui semble donc plus grand, ce qui lui fait dire qu’il n’a pas bougé de place dans la mesure ou lui-même s’est rapproché de la zone et pense avoir à faire à un seul objet. Il parvient tout de même à distinguer la structure porteuse métallique des spots, qu’il décrit comme étant « l’appareil de couleur gris foncé ou noir » ;
- le clignotement d’une des lumières du PAN peut s’expliquer par un dysfonctionnement d’un des spots, l’éclairage du stade étant en phase d’essai ;
- le PAN est décrit trop gros. Mais l’estimation est fortement sujette à caution car reconstituée (enquête sur place) plusieurs mois après l’observation et basée sur un emplacement initial du témoin erroné. D’autre part, nous savons que les témoins ont naturellement tendance à surestimer les dimensions apparentes ;
- le déplacement lors de la perte de vue par le témoin est difficile a expliquer mais il s’agit d’une séquence manquant de précisions et de cohérence. Si l’axe de déplacement est plutôt en éloignement pur (compréhension des déclarations « perpendiculaire à l’axe des avions ») il peut s’agir d’une illusion classique créée par l’extinction progressive des lumières que le témoin interprète logiquement comme une fuite en distance du PAN. Par contre, si on considère le croquis avec déplacement latéral (qui n’est alors plus perpendiculaire aux trajectoires avions !) il n’y a pas d’explication ;
- la description de l’inclinaison finale des lumières est moins ambiguë et constitue au final la seule source d’étrangeté dans le cadre de cette hypothèse.
La consistance est moyenne : un seul témoin, une première enquête entachée par des relevés de position erronés, des points manquant de précision en particulier sur la façon dont le PAN disparaît, pas de photographies.
Compte tenu de l’exacte correspondance sur de nombreux points déterminants, le seul point de divergence portant sur l’inclinaison des lumières apparu uniquement lors de la disparition n’est pas de nature à changer le caractère très probable de l’explication. Cette divergence étant donc à mettre sur le compte d’une mauvaise perception du témoin (illusion d’optique, mauvaise conditions d’observation ..).
En conséquence le GEIPAN classe le cas en A : observation très probable d’un ensemble de spots lumineux observés à distance dans de mauvaises conditions.
Ce cas d'observation précédemment classé D1 et nommé LILLE (59) 01.10.2007 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d'enquête).
Le 1er octobre 2007 à 07h40, un automobiliste sur l'A27, à proximité de la frontière belge observe vers sa droite et au-dessus des champs plats un ensemble de huit lumières blanches groupées quatre par quatre sur ce qui lui semble être "une aile delta". Il continue de rouler, puis se gare sur la bande d'arrêt d'urgence. Le PAN semble alors stationnaire. Le témoin fait une mauvaise manipulation sur son téléphone lorsqu'il veut prendre le PAN en photo. Au bout de quelques secondes le PAN s'incline puis s'éloigne et disparaît. Un seul témoignage sera recueilli.
Le PAN observé par le témoin résulte très probablement de puissants spots montés sur deux pylônes éclairant un stade appartenant au domaine de Luchin, dont l’alignement fortuit et la position au ras d’une ligne d’arbres à fait croire au témoin à un objet unique équipé de lumières en vol stationnaire à basse altitude.
La rénovation du domaine de Luchin ayant été inaugurée environ deux semaines plus tôt, il est probable que des essais d’éclairage aient eu lieu avant que les premiers matchs ou entraînements aient lieu sur le terrain concerné.
Les conditions d’observation médiocre et la forte luminosité dégagée par les spots ont contribué par ailleurs à ce que le témoin ne puisse pas observer la structure des pylônes soutenant ces spots lumineux.
Cette conclusion s’appuie sur les éléments suivants :
- reprise complète de la première enquête du GEIPAN de 2008, qui comportait des erreurs de placement du témoin et de direction d’observation ayant induit des mauvaises estimations d’azimuts et de dimensions du PAN. La présence d’une ligne d’arbres au loin, dans la direction vers laquelle les spots sont visibles a également probablement contribué à cette confusion. Ces données testimoniales erronées sont peut-être causées par le délai entre d’une part l’observation et la première rencontre avec le témoin (4 mois) et entre d’autre part cette rencontre et la rédaction du compte-rendu d’enquête (5 mois) ; délais propices à la création de faux souvenirs ;
- après corrections et vérifications, il s’avère que l’ensemble de l’observation s’est en réalité déroulée sur la droite de l’autoroute, selon un angle d’environ 30° par rapport à la direction de déplacement du témoin. La visibilité étant par ailleurs limitée par portions par des obstacles naturels (végétation), nous avons pu en déduire deux positions probables, une première aux environs du kilomètre 4 (en partant de la frontière belge) où l’observation a débuté, et une seconde, aux environs du kilomètre 3, où le témoin s’est arrêté ;
- les conditions d’observation sont médiocres car il pleuvait au moment de l’observation, la visibilité horizontale était médiocre (environ 3 à 4 km) et nous étions au crépuscule, juste avant le lever du soleil. Ces conditions faisaient que le ciel était probablement encore bien sombre et la visibilité du témoin sur l’autoroute plutôt mauvaise, avec des éléments du paysage lointain pas ou peu visibles ;
- le domaine de Luchin, racheté par le LOSC (club de football lillois) en 2003, était en phase finale de rénovation à l’automne 2007. Les pylônes d’éclairage étaient cependant déjà en place et il est probable que des essais de fonctionnement ou une maintenance aient eu lieu avant que les premiers matchs ou entraînements se déroulent après l’inauguration ;
- à partir du kilomètre 4, la vue est totalement dégagée et survole des champs sans obstacle jusqu’au domaine. Cette visibilité est permanente jusqu’aux environs du kilomètre 3.
- le témoin débute son observation aux environs du kilomètre 4, à partir du moment où la vue est dégagée sur la droite. A cet instant, il se trouve que deux pylônes sont visuellement alignés depuis cet emplacement ;
- la couleur blanche des spots est conforme à celle que donne le témoin ;
- les pylônes du domaine mesurent 25 mètres de haut et soutiennent des spots organisés horizontalement par rangs de 3, 4, 6 ou 8. Les pylônes observés alignés au début de l’observation soutiennent 7 et 3 spots lumineux et leur visibilité depuis la position du témoin se trouve être de gauche à droite respectivement de 4 et 3, soit en nombre et en alignement exactement tel que le témoin a représenté les lumières du PAN sur son croquis ;
- les spots en question se trouvent être visibles juste au-dessus d’une ligne d’arbre, tout comme le PAN l’est ;
- le témoin s’arrête ensuite pour mieux observer, un kilomètre environ plus loin. L’écart entre les pylônes est à cet instant visuellement plus important, mais cela n’interpelle pas le témoin qui ne distingue toujours par les pylônes supportant les spots, toujours probablement à cause de leur forte luminosité empêchant de distinguer des détails et des conditions médiocres d’observation. Le PAN lui semble donc plus grand, ce qui lui fait dire qu’il n’a pas bougé de place dans la mesure ou lui-même s’est rapproché de la zone et pense avoir à faire à un seul objet. Il parvient tout de même à distinguer la structure porteuse métallique des spots, qu’il décrit comme étant « l’appareil de couleur gris foncé ou noir » ;
- le clignotement d’une des lumières du PAN peut s’expliquer par un dysfonctionnement d’un des spots, l’éclairage du stade étant en phase d’essai ;
- le PAN est décrit trop gros. Mais l’estimation est fortement sujette à caution car reconstituée (enquête sur place) plusieurs mois après l’observation et basée sur un emplacement initial du témoin erroné. D’autre part, nous savons que les témoins ont naturellement tendance à surestimer les dimensions apparentes ;
- le déplacement lors de la perte de vue par le témoin est difficile a expliquer mais il s’agit d’une séquence manquant de précisions et de cohérence. Si l’axe de déplacement est plutôt en éloignement pur (compréhension des déclarations « perpendiculaire à l’axe des avions ») il peut s’agir d’une illusion classique créée par l’extinction progressive des lumières que le témoin interprète logiquement comme une fuite en distance du PAN. Par contre, si on considère le croquis avec déplacement latéral (qui n’est alors plus perpendiculaire aux trajectoires avions !) il n’y a pas d’explication ;
- la description de l’inclinaison finale des lumières est moins ambiguë et constitue au final la seule source d’étrangeté dans le cadre de cette hypothèse.
La consistance est moyenne : un seul témoin, une première enquête entachée par des relevés de position erronés, des points manquant de précision en particulier sur la façon dont le PAN disparaît, pas de photographies.
Compte tenu de l’exacte correspondance sur de nombreux points déterminants, le seul point de divergence portant sur l’inclinaison des lumières apparu uniquement lors de la disparition n’est pas de nature à changer le caractère très probable de l’explication. Cette divergence étant donc à mettre sur le compte d’une mauvaise perception du témoin (illusion d’optique, mauvaise conditions d’observation ..).
En conséquence le GEIPAN classe le cas en A : observation très probable d’un ensemble de spots lumineux observés à distance dans de mauvaises conditions.