(DPT) BAS-RHIN (67) 11.04.1980
Résumé
Multiples et longues observations en divers lieux d'observation et en roulant d'un phénomène lumineux de couleur dans le ciel dégagé ; "illusion de la boule suiveuse" : observations de Vénus.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification explicité dans une note d'enquête. Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé SOULTZ SOUS FORETS (67) 1980 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Dans la nuit du 11 au 12 avril 1980 entre 23h50 et 0h30 plusieurs témoins vont observer longuement et depuis différents lieux un phénomène lumineux dans le ciel. Ce phénomène, statique ou en déplacement lorsque les personnes se déplacent dans leur véhicule, intrigue les témoins.
Les témoignages rapportés par les PV de gendarmerie (N°491 et N°307) présentent les caractéristiques d’une observation d'un astre. Caractéristiques aujourd'hui bien connues du GEIPAN avec l'accumulation de cas expliqués de ce type en particulier au cours des dix dernières années (voir site www.geipan.fr et recherche de cas avec les phénomènes astres, Vénus, Lune, Soleil ):
- durée d'observation longue de plus de 30 minutes, faible hauteur dans le ciel et disparition finale du PAN derrière le relief local.
- position du PAN stable à l’arrêt du témoin et mobile dès lors que le témoin se déplace avec perception d'être suivi par le PAN. Il s'agit de l'illusion de la "boule suiveuse". La direction de l’astre est bien sûr fixe en absolu. Quand la voiture suit un cap à peu près constant, l’astre est fixe par rapport au véhicule et défile avec le paysage. Comme le témoin a déjà au préalable été surpris par l’aspect du PAN et le considère à une distance proche, ce défilement le long du paysage est compris comme un déplacement du PAN parallèlement au véhicule en reproduisant la vitesse de ce dernier, ici à gauche des témoins sur la route de Hoelschloch à Merkwiller. Et bien sûr, arrivé à Merkwiller, le PAN "contourne l''église" située à gauche de la direction suivie par la voiture et au carrefour, lorsque le véhicule s’arrête, le PAN reste au niveau du carrefour.
- non identification par les témoins d'un astre remarquable car très lumineux pourtant présent dans la direction de l'observation, alors que le ciel est décrit comme dégagé et étoilé.
On vérifie qu'il s'agit effectivement d'un astre à savoir Vénus qui, à 23H50, est très visible (magnitude - 4,4) en azimut 301° et à hauteur 6,2°.
- les repérages de visées des témoins T2 et T3 concordent, ils situent le PAN "au dessus du Liebfrauenberg" qui est en fait le château du même nom. T1 utilise un repère moins précis (" à proximité des radars de la base de Drachenbronn") et T3 mentionne à la fin de sa déposition ces mêmes radars tout en répétant que le PAN était au-dessus du Liebfrauenberg ("Je précise que lorsque la boule était au - dessus du Liebfrauenberg, dans cette direction, elle se trouvait très prês et juste au-dessus des installations radars de la Base Aérienne, à leur gauche.". La formule est confuse, d'autant qu'il y a 20° à 30° d'écart d'azimut entre les deux repères (selon la largeur du domaine attribuée au château du Liebfrauenberg). On peut penser que T3 a surtout voulu attirer l'attention sur le fait que des radars militaires n'étaient pas loin de l'OVNI. T4 mentionne "nous avons pu observer pendant une demi-heure environ l'objet qui se trouvait apparemment en stationnement au-dessus de la base de DRACHENBRONN". On note que T4 n'est pas originaire des lieux (service militaire) et a pu utiliser la référence de T1 ou T3 (les témoins étaient tous ensemble au moins à un moment de l'observation), ce que traduirait le "apparemment", mais tout en faisant un raccourci, il parle de la base, qui est en direction NE, et non des radars de la base qui sont en direction Nord Ouest Nord.
- en prenant le repérage précis utilisé par T2 et T3 et non infirmé par T1 et T4, à savoir le château du Liebfrauenberg et comme lieu d'observation le carrefour de Merkwiller ou le lieu-dit Hattenweg, la visée correspond à l'azimut de Venus (~300°). On vérifie que le profil altimétrique dans cette direction (à +/- 5° autour) ne cache pas Vénus, l’obstacle le plus en élévation (massif de la forêt de Goersdorf) se trouvant à 4,2 km (de Hattenberg) avec un dénivelé de 200 m soit à une élévation relative de 2,7°. Selon cette estimation, le masquage de Vénus intervient à 0H20 alors que les témoins le notent à 0H25 ou 0H30, la variation d’élévation sur 10 mn est de 1,2°. On est parfaitement dans les marges d'erreur d’appréciation ou de connaissance des heures exactes des éléments d'observation comme des positions précises des témoins au moment de ces observations (influe sur l'évaluation des masquages).
Le PV de gendarmerie N°491 note dans sa synthèse d'enquête et le dessin associé que le PAN a fait une fuite finale (après une demi-heure de stabilité au-dessus du Liebfrauenberg) vers le Nord EST. Ce qui viendrait en contradiction avec l'hypothèse. Mais T2 et T4 ne mentionnent pas de fuite finale. L'expression utilisée par T2 "ce dernier est resté jusqu'à 0 heure 30 au dessus du Liebfrauenberg, J'ignore quelle direction il a prise par la suite, je n'ai pas fait attention." laisse penser que T2 avait connaissance de témoignages de fuite finale mais n'était pas en mesure de confirmer. T3 mentionne "cette boule est partie en laissant une traînée jaune, en direction du Nord". T3 a pu subir l'illusion classique d'une réduction finale d’intensité de l'étoile ( en raison de la couche atmosphérique) en l’interprétant comme un éloignement soudain en distance et il aurait approximer une fuite vers le Nord Est (Vénus est alors à 308°) en fuite vers le Nord comme il approximait déjà Liebfrauenberg et les radars de la base. T1 indique "L'objet se tenait immobile à proximité des radars de la base de DRACHENBRONN, Nous avons observé ce phénomène jusque zéro heure vingt-cinq à laquelle il s'est éloigné à très grande vitesse vers LOBSANN. LOBSANN étant en NE, cette indication traduirait une nette fuite finale du PAN franchement vers la droite sans possibilité de l'associer à une fuite en distance comme pour T3. Néanmoins le témoignage de T1 vient en écart des autres sur plus d'un point. Dans la phase en voiture (avec T2 et T4), T1 décrit le PAN "haut dans le ciel" alors que T4 et T2 le voient sur la gauche (ou dans une direction fixe équivalente à la gauche) et alors que T4 mentionne que T1 a signalé aux autres le PAN sur sa gauche. T1 est le seul à décrire un PAN en "deux disques reliés par un trait". Enfin T1 décrit une traversée de route par le PAN, le PAN venant de la droite. Cette sensation d'évolution du PAN par rapport à la route a pu se produire mais pas dans ce sens et pas dans ces proportions. Le cap de la route n'est pas stable, en particulier au niveau du cimetière (zone signalée par T1 comme franchissement de la route par le PAN) , le cap passe de N à NE et donc la direction de Vénus par rapport à la route passe de la gauche ( cap 10H) pour se caler au voisinage du cap de la route (cap 12h) . Ces éléments de singularité et/ou d’exagération des sensations de T1 nous conduit à ne pas les retenir.
Les autres éléments d’étrangeté apparente, comme les changements de couleur, les impressions de baisse de hauteur du PAN par saccade ou escalier, sont classiques de l'observation de Vénus à faible élévation au travers des couches atmosphériques créant les modifications de couleurs. La première méprise (non reconnaissance du fait de la lueur et des couleurs) est à l'origine de l'erreur d’appréciation de distance et in fine de l'illusion de boule suiveuse. L'ensemble se consolide mutuellement en étrangeté.
La forte cohérence d'aspect et de position dans le ciel avec Vénus ne laisse aucun doute. Les quelques éléments qui s'opposeraient (fuite finale vers l'EST) ne peuvent être retenus car ils viennent d'un seul témoin parmi les 4, en singularité ou contradiction avec les trois autres.
Enfin aucun des témoins n'a distingué Vénus pendant plus de 30 minutes, alors que le ciel est dégagé et que Venus est dans la direction d'observation et aurait dû être un repère clef pour situer le PAN.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en A : observations de Vénus.
Dans la nuit du 11 au 12 avril 1980 entre 23h50 et 0h30 plusieurs témoins vont observer longuement et depuis différents lieux un phénomène lumineux dans le ciel. Ce phénomène, statique ou en déplacement lorsque les personnes se déplacent dans leur véhicule, intrigue les témoins.
Les témoignages rapportés par les PV de gendarmerie (N°491 et N°307) présentent les caractéristiques d’une observation d'un astre. Caractéristiques aujourd'hui bien connues du GEIPAN avec l'accumulation de cas expliqués de ce type en particulier au cours des dix dernières années (voir site www.geipan.fr et recherche de cas avec les phénomènes astres, Vénus, Lune, Soleil ):
- durée d'observation longue de plus de 30 minutes, faible hauteur dans le ciel et disparition finale du PAN derrière le relief local.
- position du PAN stable à l’arrêt du témoin et mobile dès lors que le témoin se déplace avec perception d'être suivi par le PAN. Il s'agit de l'illusion de la "boule suiveuse". La direction de l’astre est bien sûr fixe en absolu. Quand la voiture suit un cap à peu près constant, l’astre est fixe par rapport au véhicule et défile avec le paysage. Comme le témoin a déjà au préalable été surpris par l’aspect du PAN et le considère à une distance proche, ce défilement le long du paysage est compris comme un déplacement du PAN parallèlement au véhicule en reproduisant la vitesse de ce dernier, ici à gauche des témoins sur la route de Hoelschloch à Merkwiller. Et bien sûr, arrivé à Merkwiller, le PAN "contourne l''église" située à gauche de la direction suivie par la voiture et au carrefour, lorsque le véhicule s’arrête, le PAN reste au niveau du carrefour.
- non identification par les témoins d'un astre remarquable car très lumineux pourtant présent dans la direction de l'observation, alors que le ciel est décrit comme dégagé et étoilé.
On vérifie qu'il s'agit effectivement d'un astre à savoir Vénus qui, à 23H50, est très visible (magnitude - 4,4) en azimut 301° et à hauteur 6,2°.
- les repérages de visées des témoins T2 et T3 concordent, ils situent le PAN "au dessus du Liebfrauenberg" qui est en fait le château du même nom. T1 utilise un repère moins précis (" à proximité des radars de la base de Drachenbronn") et T3 mentionne à la fin de sa déposition ces mêmes radars tout en répétant que le PAN était au-dessus du Liebfrauenberg ("Je précise que lorsque la boule était au - dessus du Liebfrauenberg, dans cette direction, elle se trouvait très prês et juste au-dessus des installations radars de la Base Aérienne, à leur gauche.". La formule est confuse, d'autant qu'il y a 20° à 30° d'écart d'azimut entre les deux repères (selon la largeur du domaine attribuée au château du Liebfrauenberg). On peut penser que T3 a surtout voulu attirer l'attention sur le fait que des radars militaires n'étaient pas loin de l'OVNI. T4 mentionne "nous avons pu observer pendant une demi-heure environ l'objet qui se trouvait apparemment en stationnement au-dessus de la base de DRACHENBRONN". On note que T4 n'est pas originaire des lieux (service militaire) et a pu utiliser la référence de T1 ou T3 (les témoins étaient tous ensemble au moins à un moment de l'observation), ce que traduirait le "apparemment", mais tout en faisant un raccourci, il parle de la base, qui est en direction NE, et non des radars de la base qui sont en direction Nord Ouest Nord.
- en prenant le repérage précis utilisé par T2 et T3 et non infirmé par T1 et T4, à savoir le château du Liebfrauenberg et comme lieu d'observation le carrefour de Merkwiller ou le lieu-dit Hattenweg, la visée correspond à l'azimut de Venus (~300°). On vérifie que le profil altimétrique dans cette direction (à +/- 5° autour) ne cache pas Vénus, l’obstacle le plus en élévation (massif de la forêt de Goersdorf) se trouvant à 4,2 km (de Hattenberg) avec un dénivelé de 200 m soit à une élévation relative de 2,7°. Selon cette estimation, le masquage de Vénus intervient à 0H20 alors que les témoins le notent à 0H25 ou 0H30, la variation d’élévation sur 10 mn est de 1,2°. On est parfaitement dans les marges d'erreur d’appréciation ou de connaissance des heures exactes des éléments d'observation comme des positions précises des témoins au moment de ces observations (influe sur l'évaluation des masquages).
Le PV de gendarmerie N°491 note dans sa synthèse d'enquête et le dessin associé que le PAN a fait une fuite finale (après une demi-heure de stabilité au-dessus du Liebfrauenberg) vers le Nord EST. Ce qui viendrait en contradiction avec l'hypothèse. Mais T2 et T4 ne mentionnent pas de fuite finale. L'expression utilisée par T2 "ce dernier est resté jusqu'à 0 heure 30 au dessus du Liebfrauenberg, J'ignore quelle direction il a prise par la suite, je n'ai pas fait attention." laisse penser que T2 avait connaissance de témoignages de fuite finale mais n'était pas en mesure de confirmer. T3 mentionne "cette boule est partie en laissant une traînée jaune, en direction du Nord". T3 a pu subir l'illusion classique d'une réduction finale d’intensité de l'étoile ( en raison de la couche atmosphérique) en l’interprétant comme un éloignement soudain en distance et il aurait approximer une fuite vers le Nord Est (Vénus est alors à 308°) en fuite vers le Nord comme il approximait déjà Liebfrauenberg et les radars de la base. T1 indique "L'objet se tenait immobile à proximité des radars de la base de DRACHENBRONN, Nous avons observé ce phénomène jusque zéro heure vingt-cinq à laquelle il s'est éloigné à très grande vitesse vers LOBSANN. LOBSANN étant en NE, cette indication traduirait une nette fuite finale du PAN franchement vers la droite sans possibilité de l'associer à une fuite en distance comme pour T3. Néanmoins le témoignage de T1 vient en écart des autres sur plus d'un point. Dans la phase en voiture (avec T2 et T4), T1 décrit le PAN "haut dans le ciel" alors que T4 et T2 le voient sur la gauche (ou dans une direction fixe équivalente à la gauche) et alors que T4 mentionne que T1 a signalé aux autres le PAN sur sa gauche. T1 est le seul à décrire un PAN en "deux disques reliés par un trait". Enfin T1 décrit une traversée de route par le PAN, le PAN venant de la droite. Cette sensation d'évolution du PAN par rapport à la route a pu se produire mais pas dans ce sens et pas dans ces proportions. Le cap de la route n'est pas stable, en particulier au niveau du cimetière (zone signalée par T1 comme franchissement de la route par le PAN) , le cap passe de N à NE et donc la direction de Vénus par rapport à la route passe de la gauche ( cap 10H) pour se caler au voisinage du cap de la route (cap 12h) . Ces éléments de singularité et/ou d’exagération des sensations de T1 nous conduit à ne pas les retenir.
Les autres éléments d’étrangeté apparente, comme les changements de couleur, les impressions de baisse de hauteur du PAN par saccade ou escalier, sont classiques de l'observation de Vénus à faible élévation au travers des couches atmosphériques créant les modifications de couleurs. La première méprise (non reconnaissance du fait de la lueur et des couleurs) est à l'origine de l'erreur d’appréciation de distance et in fine de l'illusion de boule suiveuse. L'ensemble se consolide mutuellement en étrangeté.
La forte cohérence d'aspect et de position dans le ciel avec Vénus ne laisse aucun doute. Les quelques éléments qui s'opposeraient (fuite finale vers l'EST) ne peuvent être retenus car ils viennent d'un seul témoin parmi les 4, en singularité ou contradiction avec les trois autres.
Enfin aucun des témoins n'a distingué Vénus pendant plus de 30 minutes, alors que le ciel est dégagé et que Venus est dans la direction d'observation et aurait dû être un repère clef pour situer le PAN.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en A : observations de Vénus.