SAINT-MENGES (08) 11.03.1980
Résumé
Observation nocturne du passage silencieux, rectiligne (ou légèrement courbé) d'un phénomène lumineux de couleur (blanc puis jaune-orangé ou rouge) se rapprochant des témoins en grossissant : observation probable d'un aéronef.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation (connu également sous le nom de VRIGNES AUX BOIS (08) 1980 a fait l'objet d'une revisite en 2007 et classé C et a été repris récemment (voir le compte-rendu d'enquête).
Le 11 mars 1980 vers 21h un automobiliste (T1) est alerté par son jeune fils (T2) de la présence dans le ciel dégagé d'un phénomène lumineux "comme une étoile". Il semble se rapprocher et passer de la grosseur d'une pièce de monnaie à celle d'une assiette ce qui effraye les témoins. Pris de panique, l'automobiliste fait demi-tour et son fils lui indique que le point est devenu rouge. Le moteur du véhicule cale alors et la lumière s'éteint. Le véhicule fini par redémarrer après plusieurs essais. Le phénomène passe ensuite au-dessus du véhicule puis s'éloigne progressivement. Les témoins effrayés rentrent chez eux. Aucun bruit particulier n'a été entendu. L'automobiliste se présente à 22h30 à la gendarmerie et une enquête est menée sur place dès 23h40 : aucune trace au sol ou sur la végétation n'est retrouvée. Aucun autre témoignage ne sera recueilli.
Les témoins ont probablement observé un aéronef venant dans leur direction, avec son (ou ses) feu(x) d’atterrissage ou son phare de recherche (hélicoptère) allumé(s). Ce feu puissant empêche la perception visuelle de toute autre signalisation lumineuse. Seul le feu de navigation gauche est brièvement aperçu par T2, soit de façon temporaire, soit en fin d’observation, avant que le PAN ne soit perdu de vue.
Aucun bruit n’a été perçu, mais ce paramètre n’est pas déterminant. Il dépend en effet de nombreux facteurs, tels que la perception auditive propre des témoins, l’éloignement du phénomène, les bruits éventuels présents dans l’habitacle de la voiture… Tous ces paramètres étant inconnus ainsi que la force et de la direction du vent… Et surtout, lorsque le témoin affirme « je n’ai pas entendu le moindre bruit sur le phénomène » (PV), il ne précise pas si l’observation s’est faite fenêtre du véhicule ouverte ou fermée.
Nous avons démontré au fil de l’enquête que les conditions de visibilité dans le véhicule des témoins limitent considérablement leur champ visuel et que l’observation s’est faite alors que le PAN restait visuellement bas sur l’horizon, y compris une fois le demi-tour effectué. Il était donc probablement encore très éloigné des témoins lorsque ceux-ci ont effectué ce demi-tour et ont occasionné, dans la panique et le stress, un enchaînement d’événements non liés au phénomène lui-même (calage du moteur, extinction des feux, non-allumage d’une lampe-torche…).
Les témoins sont totalement accaparés par leur stress et le désir de quitter au plus vite le lieu de l’observation, le PAN, toujours dans l’hypothèse de la confusion avec un aéronef, se trouvant encore loin des témoins a « tout le loisir », en quelque sorte, de disparaitre pour de bon de leur champ de vision, possiblement suite à un virage.
T1 (le conducteur) affirme avoir revu le point rouge du PAN « comme mon fils l’avait dit » devant lui. Nous avons pu montrer que ce point rouge, observé à cet instant, n’était probablement que la planète Mars, visible en conjonction avec la planète Jupiter, dans la direction d’observation (sud-est), face aux témoins.
Paniqué et ne pensant qu’à rentrer chez lui à cet instant, T1 ne s’est pas attardé davantage sur cette observation finale de Mars, qui a probablement été très brève, ce qui ne lui a pas permis de constater que ce « point rouge » ne bougeait pas et ne pouvait donc pas être lié au PAN. La nécessité du témoin d’essayer de se concentrer sur sa conduite, de nuit et sur une route en mauvais état, lié à son état de stress renforce ce point.
La disparition rapide et progressive de Mars peut tout à fait avoir été causée par le passage devant la planète d’un banc de brume épais, dont la présence est confirmée par les données météorologiques. Cette disparition contribue à l’illusion du PAN car la diminution d'intensité peut être interprétée comme l'augmentation de distance du PAN.
Cette confusion finale avec la planète Mars rend caduque la seconde partie de la trajectoire du PAN telle que figurant dans les deux sources d’information relatives au cas, après son passage au-dessus du véhicule des témoins. Ils ne l’auraient finalement observé qu’en direction du nord-ouest.
Concernant les phénomènes annexes de calage de moteur et d’extinction simultanée des feux de la voiture, nous avons montré qu’une panne provoquant simultanément l’arrêt immédiat et total du moteur et des feux est hautement improbable, de par la conception mécanique et électrique du véhicule du témoin.
L’hypothèse que le calage ait été provoqué par une inattention de conduite de T1, dans un état de grand stress à cet instant, est plus probable. Il est par ailleurs envisageable que, par réflexe de peur et de protection inconscient (pour ne pas être « repéré »), le témoin ait délibérément coupé ses feux pour les rallumer ensuite. La peur du ridicule, en repensant rétrospectivement et à froid à cet épisode, pourrait expliquer que T1 n’ait pas souhaité le mentionner explicitement devant les enquêteurs. Ceci reste toutefois très hypothétique, aucun élément concret ne venant étayer cette hypothèse.
Au vu de l’ensemble de ces points, il semble désormais inadéquat de lier les deux évènements. Le premier étant probablement un simple aéronef observé dans des conditions particulières (de nuit et de face avec un (ou des) feu(x) d’atterrissage ou un phare de recherche allumé(s)…) ayant entraîné un enchaînement en cascade de réactions de panique des deux témoins, se trouvant dans un état de stress extrême.
La consistance est moyenne. Il manque des données, angulaires (dimensions apparentes du PAN), testimoniales (fenêtres ouvertes ou fermées, position de T2 dans l’habitacle, témoignage de T2…) et photographiques (pas de photos, ni de vidéos du phénomène). L'absence de ces données ne permet ni d'infirmer, ni d'étayer fermement une hypothèse avion qui reste néanmoins suffisamment probable pour être retenue. Le classement D (qui a existé un temps pour ce cas) est par contre exclu du fait de cette hypothèse qui en réduit l'étrangeté. Le GEIPAN classe en B: observation probable d'un aéronef.
Ce cas d'observation (connu également sous le nom de VRIGNES AUX BOIS (08) 1980 a fait l'objet d'une revisite en 2007 et classé C et a été repris récemment (voir le compte-rendu d'enquête).
Le 11 mars 1980 vers 21h un automobiliste (T1) est alerté par son jeune fils (T2) de la présence dans le ciel dégagé d'un phénomène lumineux "comme une étoile". Il semble se rapprocher et passer de la grosseur d'une pièce de monnaie à celle d'une assiette ce qui effraye les témoins. Pris de panique, l'automobiliste fait demi-tour et son fils lui indique que le point est devenu rouge. Le moteur du véhicule cale alors et la lumière s'éteint. Le véhicule fini par redémarrer après plusieurs essais. Le phénomène passe ensuite au-dessus du véhicule puis s'éloigne progressivement. Les témoins effrayés rentrent chez eux. Aucun bruit particulier n'a été entendu. L'automobiliste se présente à 22h30 à la gendarmerie et une enquête est menée sur place dès 23h40 : aucune trace au sol ou sur la végétation n'est retrouvée. Aucun autre témoignage ne sera recueilli.
Les témoins ont probablement observé un aéronef venant dans leur direction, avec son (ou ses) feu(x) d’atterrissage ou son phare de recherche (hélicoptère) allumé(s). Ce feu puissant empêche la perception visuelle de toute autre signalisation lumineuse. Seul le feu de navigation gauche est brièvement aperçu par T2, soit de façon temporaire, soit en fin d’observation, avant que le PAN ne soit perdu de vue.
Aucun bruit n’a été perçu, mais ce paramètre n’est pas déterminant. Il dépend en effet de nombreux facteurs, tels que la perception auditive propre des témoins, l’éloignement du phénomène, les bruits éventuels présents dans l’habitacle de la voiture… Tous ces paramètres étant inconnus ainsi que la force et de la direction du vent… Et surtout, lorsque le témoin affirme « je n’ai pas entendu le moindre bruit sur le phénomène » (PV), il ne précise pas si l’observation s’est faite fenêtre du véhicule ouverte ou fermée.
Nous avons démontré au fil de l’enquête que les conditions de visibilité dans le véhicule des témoins limitent considérablement leur champ visuel et que l’observation s’est faite alors que le PAN restait visuellement bas sur l’horizon, y compris une fois le demi-tour effectué. Il était donc probablement encore très éloigné des témoins lorsque ceux-ci ont effectué ce demi-tour et ont occasionné, dans la panique et le stress, un enchaînement d’événements non liés au phénomène lui-même (calage du moteur, extinction des feux, non-allumage d’une lampe-torche…).
Les témoins sont totalement accaparés par leur stress et le désir de quitter au plus vite le lieu de l’observation, le PAN, toujours dans l’hypothèse de la confusion avec un aéronef, se trouvant encore loin des témoins a « tout le loisir », en quelque sorte, de disparaitre pour de bon de leur champ de vision, possiblement suite à un virage.
T1 (le conducteur) affirme avoir revu le point rouge du PAN « comme mon fils l’avait dit » devant lui. Nous avons pu montrer que ce point rouge, observé à cet instant, n’était probablement que la planète Mars, visible en conjonction avec la planète Jupiter, dans la direction d’observation (sud-est), face aux témoins.
Paniqué et ne pensant qu’à rentrer chez lui à cet instant, T1 ne s’est pas attardé davantage sur cette observation finale de Mars, qui a probablement été très brève, ce qui ne lui a pas permis de constater que ce « point rouge » ne bougeait pas et ne pouvait donc pas être lié au PAN. La nécessité du témoin d’essayer de se concentrer sur sa conduite, de nuit et sur une route en mauvais état, lié à son état de stress renforce ce point.
La disparition rapide et progressive de Mars peut tout à fait avoir été causée par le passage devant la planète d’un banc de brume épais, dont la présence est confirmée par les données météorologiques. Cette disparition contribue à l’illusion du PAN car la diminution d'intensité peut être interprétée comme l'augmentation de distance du PAN.
Cette confusion finale avec la planète Mars rend caduque la seconde partie de la trajectoire du PAN telle que figurant dans les deux sources d’information relatives au cas, après son passage au-dessus du véhicule des témoins. Ils ne l’auraient finalement observé qu’en direction du nord-ouest.
Concernant les phénomènes annexes de calage de moteur et d’extinction simultanée des feux de la voiture, nous avons montré qu’une panne provoquant simultanément l’arrêt immédiat et total du moteur et des feux est hautement improbable, de par la conception mécanique et électrique du véhicule du témoin.
L’hypothèse que le calage ait été provoqué par une inattention de conduite de T1, dans un état de grand stress à cet instant, est plus probable. Il est par ailleurs envisageable que, par réflexe de peur et de protection inconscient (pour ne pas être « repéré »), le témoin ait délibérément coupé ses feux pour les rallumer ensuite. La peur du ridicule, en repensant rétrospectivement et à froid à cet épisode, pourrait expliquer que T1 n’ait pas souhaité le mentionner explicitement devant les enquêteurs. Ceci reste toutefois très hypothétique, aucun élément concret ne venant étayer cette hypothèse.
Au vu de l’ensemble de ces points, il semble désormais inadéquat de lier les deux évènements. Le premier étant probablement un simple aéronef observé dans des conditions particulières (de nuit et de face avec un (ou des) feu(x) d’atterrissage ou un phare de recherche allumé(s)…) ayant entraîné un enchaînement en cascade de réactions de panique des deux témoins, se trouvant dans un état de stress extrême.
La consistance est moyenne. Il manque des données, angulaires (dimensions apparentes du PAN), testimoniales (fenêtres ouvertes ou fermées, position de T2 dans l’habitacle, témoignage de T2…) et photographiques (pas de photos, ni de vidéos du phénomène). L'absence de ces données ne permet ni d'infirmer, ni d'étayer fermement une hypothèse avion qui reste néanmoins suffisamment probable pour être retenue. Le classement D (qui a existé un temps pour ce cas) est par contre exclu du fait de cette hypothèse qui en réduit l'étrangeté. Le GEIPAN classe en B: observation probable d'un aéronef.