TOURDUN (32) 17.04.2018

Résumé
Trace sur photographie et éclairage furtif par intermittence au sol concomitant à la prise de la photo : observation d’un avion Airbus A321.
Description
Le 17 avril 2018 à 21h un témoin est en train de prendre une photo du ciel en pose longue dirigée au zénith entre la Grande Ours et le Lion lorsqu'il remarque une trace qu'il prend pour une banale trace d’avion. Au même moment, il s'aperçoit que dans son champ vision le sol s’éclaire par intermittence pendant deux secondes. Un seul témoignage est recueilli pour ce phénomène.
Nous montrons (voir le compte rendu d'enquête) que le témoin a photographié un Airbus A321 effectuant la liaison régulière Munich Lisbonne lors du vol LH1792/DLH05A.
La reconnaissance grâce à un outil de calibration stellaire en ligne, nous a permis en premier lieu d’identifier le champ d’étoiles figurant sur la photographie et traversé par l’avion. En second lieu, une superposition de ce champ avec la zone du ciel correctement orientée nous a également permis de définir l’azimut d’observation et l’axe de la trajectoire de cet avion.
Enfin, un recoupement de cette trajectoire avec celles des avions passant au-dessus de la zone d’observation nous a permis d’identifier avec certitude l’avion concerné.
Il est à noter cependant que la séquence et la synchronisation des feux anti-collisions blancs de bout d’aile de cet avion sont anormales, les Airbus « flashant » habituellement deux fois de manière très rapprochée sur une fréquence d’un hertz, et non quatre fois ou aléatoirement tel qu’il est possible de le voir sur la photographie. La conformité d’ensemble conduit à conclure qu’il s’agit là d’un dérèglement des feux.
L’étrangeté notée par le témoin (« en même temps, je me suis aperçu que dans mon champ visuel le sol s’éclairait par intermittence pendant deux secondes… ») fait l’objet d’une description différente du témoin suite à question du GEIPAN « mon étonnement vint en voyant le détail sur la photo. C'est alors que l'impression lumineuse sur le sol m'est devenu conscient ». La deuxième version est très probablement la bonne. Le phénomène (dit d’amorçage) est classique dans l’observation de PAN : une première étrangeté crée une situation compréhensible d’éveil (qui peut aller jusqu’à de la panique) chez le témoin qui peut le conduire à associer à cette première étrangeté (et donc l’accroître) d’autres étrangetés ou informations qui n’auraient peut-être pas même été perçues (ou pour le moins qui n’auraient pas inquiété) en absence de l’étrangeté initiale. La furtivité de cet éclairage et la non-perception directe (observation dans le champ visuel et non dans l’axe du regard) suggèrent déjà que cela a été causé par une source lumineuse locale ponctuelle : une voiture qui passe et dirige ses phares dans la direction du témoin, un voisin qui utilise une lampe torche, etc.. Le complément de témoignage conforte cette explication.
La consistance est faible :
- bien qu’une photographie ait été prise, l’original n’a pas été fourni. L’enquêteur a dû reconstituer les données angulaires avec les éléments fournis, en l’absence de relevés précis donnés par le témoin (hauteurs angulaires, azimuts, distance angulaire parcourue…) ;
- aucune donnée n’existe en ce qui concerne l’environnement du témoin (situation précise, présence de lumières, de voisins, de routes, etc…) qui auraient permis éventuellement de plus explorer la source de l’éclairage au sol (la fausse deuxième étrangeté) ;
- à noter aussi que le témoin a décrit dans le témoignage initial la deuxième étrangeté de manière différente (et de fait plus étrange) de la conscience réelle qu’il dit (ensuite) en avoir eu lors de l'observation. Cette faible consistance n’est néanmoins pas en mesure d’empêcher l’explication tellement celle-ci s’impose par les autres éléments disponibles.
En conséquence, le GEIPAN classe le cas en « A » : Observation d’un avion Airbus A321, vol LH1792/DLH05A en route vers Lisbonne. Étrangeté perçue a posteriori à la vue de la photo.